DEBAT SUR LES DEBATS

Ce compte-rendu est suivi d'une série de contributions sur le sujet

Débat sur les débats

Compte rendu ultra-subjectif sur un sujet ultra-complexe (enfin d’après moi)

Le débat sur les débats on aurait dut au départ le faire avant la semaine, mais on s’est plutôt concentré-es sur tous les points logistiques de dernière minute ce qui fait que voilà on en parle là maintenant et ça non plus c’est pas anodin !D’un coté ça tombe «bien» parce que comme ça cette préoccupation est mieux répartie (ce n’est plus l’affaire que de quelques spécialistes que y’ a qu’elle-ux que le « comment » intéressent autant que le « quoi ») D’un autre coté ça tombe «mal» parce que y’en a que ça énerve de parler des mots alors qu’on a pas encore commencer à réfléchir ensemble… Bon, le tout c’est de prendre conscience du fait que dans une perspective non autoritaire, il est nécessaire en même temps qu’on débat d’explorer comment on le fait !

Experimenter des rencontres!

D’abord on a voulu souligner le fait qu’on pouvait expérimenter plein de formes de rencontres.

Un cadre comme celui d’une semaine décentralisée de conférence A.M.P est idéal pour déterminer ensemble horizontalement la façon dont on se rencontre tout en l’analysant et en la critiquant et en inventant de nouvelles formes de fonctionnement non-autoritaires…

C'est essentiel de trouver des formes adapté-es au fond, aux objectifs d'une rencontre: la prise de parole ne sera pas la meme selon qu'on partage des savoirs, ou un vécu personnel, ou qu'on veut explorer nos comportements,nos fonctionnements collectifs ou toutes les nuances, toute la complexité d'une question ou qu'on veut faire un débat de fond,confronter des positions théoriques et pratiques ou plutôt préparer des actions communes...

Là pour se donner un avant-goût de ce qui est possible: on s'est proposé-es d'explorer succintement quelques formes de débat, une toute les vingts minutes, en commençant par un cercle « informel » autour d'un grand feu.

Il n'y aura pas de débat sur « le débat sur les débats » parce que c'est pas la peine... :) Lorsqu'on choisit une forme (comme lorsqu'on s'accorde sur une règle de jeux ), il faut lui laisser sa chance, ne pas la condamner trop rapidement sur la base d'a-priori négatifs.

Maintenant asseyons nous dans un dôme et explorons, analysons et critiquons la forme la plus en usage dans les conférence A.M.P (un-e modérateur-ice, un-e preneur-euse de notes, un-e donneur-euse de tour de parole, un-e gardien-ne du temps... et tous les signes qui vont avec...)

Pourquoi se donner des règles?

Le fait de se donner des règles de fonctionnements et/ou de discussions c’est une façon de questionner nos manières de communiquer, de vivre ensemble…

C’est entre autre pour éviter de partir sur des contrats tacites qui laissent la place à toutes les formes de dominations implicites.On considère que les formes soit disant « informelles » ne sont que des formalités inavouées (et le plus souvent totalitaires)…

Oui mais:

On tente maintenant de creuser la question sous la forme des « spoke council » (en petits groupes puis retour en pleinière par un-e représentant-e assisté de son groupe)

Chasser le «naturel» (...)

Le formalisme est un outil pour favoriser l'auto-organisation horizontal qui peut/doit sans cesse être remis en question.

Si on savait « spontanément » s’écouter, clarifier nos positions, permettre à tous-tes de s’exprimer, se relayer, comprendre les enjeux d’une discussion et se donner les moyens d’y parvenir… alors oui, c’est vrai qu’on aurait certainement pas besoin de déterminer quoi que ce soit avant de se parler… ça se ferait « naturellement »

Mais justement y a rien de « naturel » ! C’est comme « Dieu » ou « le Vrai » : mon interprétation va être différente selon ma culture, ma position…etc. Le « naturel » c’est un argument pour figer des rapports de pouvoir ! On assume qu'une discussion c'est artificiel et justement c'est l'occasion de déplacer nos réflexes, de se mettre sur un terrain toujours inhabituel: celui de la rencontre avec l'autre (souvent fortement conditionnée et parfois rendue impossible par les habitudes, les préjugés, les antécédents et les projections).

Paradoxe de l'organisation collective

On notera au passage qu'en ayant pratiquer ces formes pendant un certain temps il devient facile de s'en passer tout en maintenant un haut niveau d'écoute et des positions claires.

Il y a un paradoxe apparent à utiliser un outil pour pouvoir s'en passer. Ce paradoxe est propre à de nombreuses méthodes de dé-conditionnement qui passent par un nouveau conditionnement transitoire souvent moins obscur et moins totalitaire que le premier (donc plus facilement démontable).Le formalisme sert aussi à visibiliser les pouvoirs de domination en jeux . Et comme pour tout outil collectif, il ne fonctionne vraiment que lorsque chacun-e s'en empare.

On arrête sans vraiment conclure parcequ'on est trop fatigué-es et qu'on est plus très nombreux-se...

Contributions (textes et brochures)

place des enfants dans les réunions

voir le compte-rendu PLace_des_enfants_dans_les_réunions (discussions qu'on a eue pendant la semaine à Frayssinous)

"débat sur les débats"

brochure qui a servi de base à cette discussion, version html ou pdf, téléchargeable ici: http://infokiosques.net/spip.php?article=87

"La tyrannie de l'absence de structure"

brochure "La tyrannie de l'absence de structure", par Jo Freeman, version html et pdf, téléchargeable ici: http://infokiosques.net/spip.php?article=2

"La répartition des tâches entre hommes et femmes dans le travail de la conversation"

brochure La répartition des tâches entre hommes et femmes dans le travail de la conversation. (une analyse par les genres), version html et pdf, téléchargeable ici: http://infokiosques.net/spip.php?article=239

Texte "débat sur les débats"

Texte paru dans la brochure "Objecteurs de conScience", p.27-28, dans le version pdf, téléchargeable ici: http://infokiosques.net/spip.php?article=211

Focus sur les différentes possibilités de rencontres

Se réunir a une heure donnée, en fonction d'un programme, pour parler ensemble selon des modalités prédifinies, d'une thématique choisie, impliquant d'être capable de raisonner mentalement, de pouvoir mettre des mots (associés de façon cohérente et compréhensible) sur des idées, parfois sur des sentiments(mais c'est plus difficile) sur des actes... Impliquant de pouvoir, structurer, analyser, ordonner et synthetiser sa propre pensée ou ses propres façons de fonctionner.

Voilà ce que certain/e d'entre nous semble avoir établi/s comme une modalité de réunion qui aurait fait ses preuves et serait finalement la plus simple, la plus pratique et peut-etre la seule façon de faire pour débattre...

Cet apauvrissement de nos manieres de se rencontrer et de notre imaginaire finit par réduire aussi la portée de nos luttes et les possibilités d'un changement social radical.

Alors evidemment ce point pourrait certainement être débattu a une heure donnée, en fonction d'un programme blablabla et cela ne signifierait pas grand chose sur notre capacité à inventer autre chose...

Par contre chacun/e d'entre nous peut à sa manière rester vigilant/e à toutes les formes de cloisonnements theoriques et pratiques (incluant la maniere de parler, la position des corps, l'ambiance des lieux...) et ainsi favoriser l'émergence de rencontres inhabituelles,ludiques et décloisonnantes.

Curieusement les relations entre êtres vivant/es deviennent autrement intenses dés lors qu'on ne les enferme pas dans l'habitude, dans la répétition du même, dans des idées toutes faites...

Quelques pistes

-Etre vigilant-e a notre rapport à la propriété des choses et des espaces, autant dans les petits gestes de la vie quotidienne que dans le langage dit courant.

-Développer ou permettre que puisse être développer les moyens d'être autonomes dans les cas graves ou d'urgence.

-Clarifier d'abord ses propres limites avant de vouloir en imposer aux autres

-Etre à l'écoute des besoins réels avant d'imposer ses valeurs

Pour la décentralisation des cerveaux et contre la dictature du rationnel: ni pour, ni contre!

“Avoir une idée, c'est perdre toutes les autres.” (proverbe zen)

Rappel: Les idées sont vivantes!

Il y a des idées qui vont bien ensemble.

Il y en a qui font naître de nouvelles idées.

Et tous les jours, des milliards d'idées géniales meurent dans l'indifférence générale tandis que les idées les plus débiles font la une des journeaux !

Certaines idées en appelent d'autres, elles laissent la porte ouverte à un tas d'autres idées c'est pourquoi on les appel “les idées conviviales”

D'autres idées au contraire veulent dominer la pensée au détriment de toutes les autres idées, on les appel “les idées totalitaires”

Depuis que la première pensée est née les idées totalitaires n'ont cessées d'asservir les idées conviviales!

Et c'est logique puisque les totalitaires veulent le pouvoir absolu et que les conviviales ne veulent rien ou presque, simplement “vivre ensemble”.

Heureusement certaines idées échapent à toutes logiques !

Aujourd'hui (comme depuis toujours) où la pensée totalitaire est omniprésente et le plus souvent camouflée en pensée conviviale, il devient trés difficile de penser différement.

Par exemple du coté de la pensée critique, qui est une pensée trés ambitieuse puisqu'elle est en partie convaincue de pouvoir changer le monde, il y a un petit lot d'idées totalitaires qui sont enracinées dans la pensée materialiste et rationnelle et semblent indélogeables! Le plus inquiétant c'est que bien souvent elle ne sont pas formulées directement et se glissent derrière la conversation comme des ombres ou comme des évidences.

Voici en vrac un florilège de ces idées qui sous-tendent certains échanges et restent le plus souvent non-formulées :

Grand jeu-concours

(amusez-vous à repérer chez vos interlocuteurs-trices toutes les bonnes raisons qu'ils/elles ont d'avoir raison ! et gagnez le droit d'avoir tort c'est trés bon pour l'humilité!)

Bon... c'est pas fini et la liste est certainement trés longue... Mais qu'au moins on puisse le voir en face droit dans les yeux, ce fléau de la pensée qui consiste à croire qu'on a raison ou que notre idée du monde puisse être meilleure qu'une autre, qui avance masqué d'évidences et de non-dits, et qui de belles phrases en grandes théories vient semer le dogme et l'idéologie dans des cerveaux qui ont du mal à utiliser 10% de leur potentiel... (wouahou elle déchire cette phrase ! Je dois forcément avoir raison quelque part ! Ou bien ?)

Bon tout ça pour dire que des fois pour formuler une pensée commune il serait bon de se prendre un peu moins la tête, de relativiser un peu nos prétendus savoirs, d'être un peu moins prétentieux/ses, de désapprendre un petit peu ce que nous tenons pour vrai, de se rendre un peu plus disponibles et présent/es, de laisser de la place aux intuitions, aux doutes, aux éclairs de lucidités irrationnels ...

Fiches techniques pour deux formes de discussion: "Bibliothèque de question" et "Ecoute empathique"

allez voir par là: FichesTechniques/FormesDeDébat

STAMP: DEbat_sur_les_débats (dernière édition le 2008-12-19 18:59:54 par anonyme)