Ici UNIQUEMENT les articles traduits ET relus en français. Sinon ConferenceNewspaperReadyFrench
Les numéros et paragraphes n'ont aucune valeur ici, les articles sont mis à l'arrache.
Sommaire
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Perspectives globales – Quel projet à venir ?
[traduit de l'anglais, relu par Jonathan]http://stamp.poivron.org/ConferenceNewspaperReadyFrenchRelu?action=edit&editor=text
Le monde est au seuil d'une crise energétique, environementale et économique qui en finira avec le mode de vie occidental actuel. Les énergies fossiles, le dopage énergétiques qui ont décuplé la croissance depuis deux siècles – et desquelles dépendent pratiquement tous nos transports et notre production – s'épuisent rapidement. Simultanément, leur utilisation provoque des problèmes immenses (d'eau, ainsi que d'autres choses désagréables comme les ouragans, des chaleurs et froids extrêmes, une instabilité climatique générale, l'augmentation du niveau de la mer, l'extinction d'espèces et les déséquilibres d'écosystèmes.) La question est, QUI va déterminer l'avenir, le genre de société qui survivra peut-être à la crise qui approche.
Les classes dirigeantes préparent déjà leur avenir pour essayer de conserver leurs privilèges et pouvoir : une augmentation énorme des inégalités, y compris au Nord (adieu retraites, droits sociaux, etc. !) ; des gouvernements totalitaires manipulant la guerre permanente, la xénophobie, les fondamentalismes, etc. ; des mesures encore plus désastreuses pour contrer (et gagner de l'argent avec) les problèmes énergétiques et environementaux : OGMs, énergie nucléaire, méga-programmes de bio-carburants (déjà planifiés pour remplacer les forêts tropicales), spéculation dans les “droits à polluer”, etc.
MAIS des luttes innombrables et variées s'opposent à différents aspect de ce programme et essaient de préserver ou développer la possibilité d'un avenir alternatif. Il y a déjà une conscience plus ou moins claire des liens entre ces luttes et perspectives. Par exemple, la dernière conférence mondiale de l'AMP (2001) a ajouté un déclaration sur le changement climatique à son manifeste, à côté des visions des peuples indigènes, des mouvements paysans, etc.
Notre projet est de contribuer à la clarification des liens entre ces problèmes et à l'unification de ces thèmes, visions et réseaux de lutte qui sont encore souvent considérés séparément – d'encourager le développement d'une solidarité, d'une vision commune et de campagnes communes.
Thèmes à lier : guerres pétrolières, géopolitique, crise énergétique, changement climatique, la nécessaire décroissance, les critiques du développement et de la croissance. Les perspectives d'autonomie et d'autosuffisance dans : les expériences alternatives au Nord, les résistances indigènes, les comunautés paysannes.
Premiers pas proposés. Développer cette proposition dans l'objectif de : contacter le Climate Change Camp et la campagne Rising Tide, contacter le réseau Oil Watch, qui a déjà fait un appel pour un processus similaire, contacter les réseaux se mobilisant sur la crise énergétique (crisisenergetica.org ou peakoil.net par exemple), contacter les groupes travaillant sur la décroissance, par exemple, les gens de la conférence du site de Bellevue, et d'autres travaillant sur des projets concrets d'autonomie et d'autosuffisance. Proposer le sujet pour la future rencontre internationale Zapatiste. Contacter les réseaux travaillant sur les guerres pétrolières/anti-terroristes, etc. Proposer la discussion au réseau mondial de l'AMP, en suggérant que des organisations indigènes, paysannes, des groupes du Nord, etc. travaillent ensemble sur le sujet avant la prochaine conférence mondiale.
Contacts pour les personnes intéressées : enric@moviments.net, Olivier elviejo@greenmail.ch
La fin des squats ? Appel à l'action
[traduit de l'anglais, relu par Jonathan]
Le squat en Hollande va être rendu (cette fois vraiment) impossible. Selon le ministère du logement (parmi d'autres), les occupations sont une “vieille idéologie qui ne conviennent plus à la situation présente”. Si l'entraide et la résistance ne conviennent plus, alors n'est-ce pas plutôt la situation présente qui devrait être remise en question ? Il y a huit millions de mètres carrés de bureaux vides en Hollande et, seulement à Amsterdam, deux cent mille personnes cherchent un logement. Dans les quartiers déshérités, il devient impossible de trouver un logement abordable.
Nos partis politiques représentatifs veulent utiliser davantage de contrats temporaires de logement pour combattre les batiments vides. Ces contrats sont un moyen de démunir les locataires d'habitation à loyers modérés du peu de droits qu'ils conservent encore. Ils dépouillent explicitement les gens de droits élémentaires tels que la garantie légale de la tranquilité des foyers et créent la possibilité de se voir jetter à la rue, parfois en une simple journée, sans justification. Ces contrats temporaires sont le résultat direct de la lutte gouvernementale contre le squat. Les gens ainsi installés pratiquement sans aucun droits sont aussi appellés "gardiens de squat" ou "anti-squat".
Quand on parle d'occupation, il est utile de garder un œil sur les droits des propriétaires. Squatter, pour beaucoup, n'est pas un but mais un moyen, le but étant de vivre et d'avoir un toit. Mais clairement pas dans la position du titulaire sans droits d'un contrat de logement temporaire. Niant les droits des propriétaires, des locataires normaux ou même des squatteurs, les lois antisquat ne mettent pas seulement sous pression les squatteurs, mais aussi les propriétaires. L'antisquat pourrait aussi bien être appelé Antilocation.
Les partis politiques hollandais veulent la fin des squats. La droite veut en finir dès maintenant, la gauche y voit une situation de transition, destinée à se terminer dans l'avenir radieux qui s'instaurera quand le marché et le gouvernement auront pu effectuer leur merveilleux boulot. S'ils réussissent, l'occupation aura, avec le recul, été utilisée comme un pied de biche pour ouvrir les zones bon marché au marché immobilier.
Dans le projet de loi parlementaire qui a été adopté comme base pour réprimer l'occupation, la pratique du squat est considérée comme “une grave atteinte au droit de propriété”. Donnons raison au ministère sur ce point. L'atteinte au droit de propriété et la division économique actuelle pourraient, au moins dans un sens politique, être considérées comme notre activité principale.
Les actions de solidarité internationale peuvent soutenir la lutte pour maintenir notre droit à une protestation radicale contre l'injustice immobilière.
S'il vous plait, tenez-nous au courant sur krakengaatdoor@squat.net
Lyon
Thématique sur les questions de genres
Comprendre l'hétérosexualité dans les milieux politiques radicaux
{Traduction de l'anglais : Inga ; relecture : FracTaZ}
quelques réflexions après un atelier à la rencontre décentralisée de l'AMP à Lyon
Parler d'hétérosexisme – son expression par les violences et les législations – dans la société en général est une chose. Cela en est une autre, souvent plus difficile, de parler de l'expression de l'hétérosexisme dans nos propres milieux politiques radicaux où la plupart des personnes s'estiment ouvertes d'esprit et novatrices. Une raison pour cela est le manque de définition de l'hétérosexisme, sur le plan théorique comme sur le plan pratique et individuel. Ce manque de connaissances rend difficile pour les personnes hétérosexuelles de prendre la responsabilité de leur position.
Dans les milieux radicaux à majorité hétérosexuelle, l'attitude est souvent "homofriendly" ("gentille avec les homos"). Mais cela rend facilement invisibles l'oppression et les différentes positions de pouvoir. Le problème avec cette attitude "homofriendly" est qu'elle ne perdure que lorsque les hétérosexuelLEs ne sont pas ouvertement critiquéEs : illes attendent en retour une "heterofriendlyness" qui doit être tellement permanente qu'illes ne se sentent jamais remisES en question. Un exemple : lorsque dans une rencontre à majorité hétéro, le nombre de personnes non-hétéros augmente à tel point qu'illes apparaissent en tant que collectif plutôt qu'en tant qu'individuEs.
À ce moment-là, illes commencent à être vuEs comme une menace et certaines personnes hétérosexuelles peuvent commencer à se plaindre de la création d'une nouvelle norme et qu'elles doivent cacher leurs propres relations – sans réfléchir que ce qui les pousse à se cacher peut être leur propre envie d'être « politiquement correct » sans prendre la responsabilité de leur position dans la société. Blâmer les non-hétéros pour le fait que les hétérosexuelLEs ne se sentent pas libres de montrer leur sexualité est en soi hétérosexiste : comment cela pourrait-il relever de la responsabilité des "homos" de rendre une situation hétéro-dominée confortable pour les hétéros ?
Beaucoup d'hétéros confondent leurs propres expérimentations des normes sexuelles et relationnelles avec les problèmes auxquelles font face les personnes vivant de façon permanente hors de la norme hétéro (par exemple : de nombreuses personnes hétérosexuelles ont occasionnellement des relations sexuelles avec des personnes du même sexe ou expérimentent/pratiquent différentes formes relationnelles non-conformes à la norme de monogamie). La réticence à réaliser que même si vous expérimentez et explorez vos identités, vous avez une position hétérosexuelle dans la société, semble parfois bloquer tout intérêt à s'informer sur l'hétérosexisme, les sujets queer, etc. et toute réflexion sur votre propre position.
L'hétérosexisme se manifeste aussi dans les réactions qu'unE individuE du "collectif non-hétéro" peut entendre s'ille critique la manière dont les structures hétérosexistes sont reproduites dans le comportement ou l'argumentation de quelqu'unE. La discussion se déplace alors souvent d'un niveau structurel, qui inclue la personne hétérosexuelle elle-même, à un niveau individuel, se focalisant sur les ressentis d'oppression de la personne non-hétéro. Ce changement induit que ce ne sont pas les structures en elle-même qui posent problème ; le problème vient de ce qu'elles font ressentir au pauvre non-hétéro. À long terme, ce type de réaction va réduire les critiques au silence parce qu'on se fatigue à être toujours pousséEs dans la position de victime.
Un autre problème est la confusion entre l'hétérosexisme et le sexisme/patriarcat. Il est important de faire cette distinction pour pouvoir voir les oppressions spécifiques que subissent les personnes hors de la norme hétérosexuelle. Si elle n'est pas faite, l'analyse de l'hétérosexisme a tendance à disparaître derrière les sujets féministes (un féminisme se focalisant principalement sur les rôles genrés etc.). Cette distinction est aussi nécessaire pour comprendre les positions de pouvoir des femmes hétérosexuelles.
Ainsi... Davantage de connaissances sont nécessaires si nous voulons travailler sur l'hétérosexisme à l'intérieur de nos milieux. Ces connaissance peuvent être acquises par des discussions avec des non-hétéros sur leurs expériences et par des lectures sur ce sujet, ainsi que par des réflexions sur le pourquoi de votre manière de vivre, quelles normes vous brisez et lesquelles vous ne brisez pas – et comment cela vous positionne dans cette société.
Kristina Loretta Daphne
Sexualité(s) ? Activisme ? Frustration !
[Écrit en français, relu par Jonathan]
Mercredi soir à Lyon un groupe de personnes proposait un débat intitulé “Sexualité, Activisme, Frustration” suivi d'une fête sous le thème “sex is politic”. Moi ça m'intéressait de participer au débat parce que vraiment, il y aurait des tonnes de choses à dire à ce sujet et ce n'est pas vraiment le genre de discussion qui est souvent proposée. En même temps j'appréhendais un peu la forme que ça pouvait prendre, ce n'est pas une thématique “légère” pour moi et là c'était avec des gens que je ne connaissais pas ou peu. Mais je me suis dit qu'il faut bien parfois se jeter à l'eau pour qu'il se passe quelque chose...
Donc on s'est retrouvéEs à une bonne trentaine de personnes à faire un tour de table pour dire un peu pourquoi nous étions venuEs parler de sexualité... Il y avait pas mal d'interventions dans tous les sens, j'ai vu quelques axes qui revenaient beaucoup :
- critique d'une sorte de norme dans les milieux militants qui exclut de l'espace publique/collectif toute visibilité d'affection, notamment des couples “exclusifs” et c'est encore plus prohibé quand il s'agit de couples hétéros
- envie de casser des tabous aussi plus particulièrement sur les rapports sexuels qui doivent être encore plus cachés
- le fait que surtout les filles sont jugées comme des “trainées” quand elles ont beaucoup d'activités sexuelles avec des personnes différentes
- critique d'une sacralisation de la sexualité ou au contraire de prendre tout ça un peu trop à la légère
- quelques hommes exprimaient le fait de ressentir un malaise/une pression liées aux idées/exigences de déconstruction des schémas de domination patriarcale dans les relations sexuelles et ne savaient parfois pas/plus comment se comporter
- pas mal de filles faisaient référence aux violences sexuelles, rappellant que ces expériences sont tellement répandues qu'elles partaient de l'idée de ne pas etre les seulEs survivantEs dans le groupe. Les représentations sur la/les sexualité/s véhiculées dans cette société peuvent constituer à elles toutes seules une sorte de violence. Alors tant qu'à parler de sexualité autant prendre en compte qu'il ne s'agit pas d'un thème simple et que c'est important de faire attention aux gens
- plusieurs personnes exprimaient aussi que, venant d'un background culturel différent (culture musulmane, réseaux non-occidentaux, etc.), elles avaient envie d'entendre d'autre visions sur la sexualité
- etc.
Après le tour de table commencait une discussion un peu difficile, sautant pas mal d'un sujet à l'autre sans trop réussir à creuser quoique ce soit (comme en fait c'est souvent le cas avec les discussions en très grand groupe. Et là c'était en soirée avec pas mal d'alcool et autres choses qui commencaient à tourner, ce qui n'aide pas forcément à avoir la délicatesse nécessaire pour parler de ce sujet...) Je me sens incapable de retracer tout ce qui a été évoqué, je vais donc plutôt parler de quelques interventions qui m'ont marquée.
La discussion tournait autour des questions de rapports de pouvoir genrés et la recherche de relations hors de ces schémas de dominations, quand un homme affirmait que c'était complètement impossible de vivre des rapports sexuels (il n'a pas spécifié mais je suppose qu'il parlait de rapports hétéros...) sans domination et que c'était bien ça aussi qui rendait la chose aussi attirante (sic !)... Ça a provoqué quelques murmures dans l'assemblée mais la seule réponse concrète venait d'une fille qui exprimait fortement et pas mal sur un ton de provocation qu'elle pratique une sexualité S/M et y retourne ces rapports de domination. Ensuite elle a quand même ajouté que ces rapports de domination étaient consensuels, mais j'ai vraiment regretté qu'elle ne prenne pas plus de temps pour expliquer plus clairement que les rapports de domination dans les pratiques S/M n'ont pas grand-chose à voir avec les structures de domination homme-femme parce que justement elles se font dans un cadre consensuels. Perso, je ne pratique pas le S/M mais - après pas mal de discussions avec des personnes pratiquantes et aussi quelques lectures sur le sujet - une des choses qui me semblent vachement interéssantes là-dedans est justement cette idée de consensualité. Pour se mettre d'accord faut bien communiquer et pas mal de gens parlaient aussi de grandes difficultés de communiquer sur ces questions. Mais bon, je l'ai ressenti plutôt comme une occasion ratée de parler plus de ça, se limitant à une affirmation provocatrice d'une identité sexuelle plus que d'une envie d'échanger et d'approfondir ce sujet.
J'ai essayé à d'autres moments de soulever la question de savoir ce qu'on propose comme autres règles du jeu si on refuse les normes sexuelles existantes. Si p.ex. nous ne voulons pas lier nos rapports sexuels à des exigences de fidélité, quel type d'engagement autre nous pouvons imaginer pour ne pas juste tomber dans un ”tout le monde fais ce qu'ille veut sans faire gaffe à personne”. Moi j'appelle ça une sorte de “responsabilité” mais ce terme ne semblait vraiment pas coller avec les représentations de pas mal de gens. J'ai donc dû reprendre trois fois des explications avant d'être comprise, ce qui montre à quel point c'est compliqué de s'entendre parce qu'on n'a pas les mêmes mots pour désigner les choses. Mais ça m'a quand même aussi questionnée que l'idée d'engagement ou de responsabilité envers des personnes semble renvoyer seulement à des normes, des enfermements et des visions très traditionnelles des “choses sexuelles”, bref à des entraves s'opposant à toute forme de libération. Il me semble même si nous avons envie de déconstruire les choses, nous sommes aussi construites par cette société. Et elle véhicule notamment une idée hypersacralisée de la sexualité. Alors je ne vois pas trop comment on pourrait construire d'autres rapports sans réfléchir à des moyens de créer des bases de confiance, pour permettre à toutes les personnes avec leurs histoires personnelles différentes de profiter de cette “libération”... Des révolutions sexuelles qui n'en étaient pas, on en a déjà vu...
Un dernier point sur lequel j'aimerais revenir concerne les réactions à la remarque d'une fille sur le manque d'échanges inter-générationels à ce sujet. Entre “Je ne sais vraiment plus de quoi on parle-là, c'est quoi le lien entre la sexualité et mes grand-parents ?” (1) et “Même avec mon pire ennemi je partage plus de chose sur la sexualité qu'avec mon grand-père !” et une fille qui semblait trouver très drôle de faire semblant de coucher avec son grand-père en gémissant “oh, papi”, je ne sais pas ce qui m'a le plus énervée. Peut-être le fait qu'une partie de ces réactions venait des personnes qui avaient organisé cette discussion et donc prétendaient vouloir lutter contre des normes et des tabous. A ce moment-là illes semblaient plutôt complètement ferméEs d'esprit à l'idée que des personnes agées pourraient s'éclater sexuellement...
J'ai quitté la discussion à ce moment-l��, et j'en sortais blasée. Avec un peu de recul j'y vois au moins le mérite d'avoir visibilisé pas mal de pistes de réflexions, mais malheureusement sans jamais aller plus loin, sans jamais y mettre vraiment du contenu et sans jamais questionner sincèrement les représentations. S'il suffisait de porter des vêtements “sexy” (2) et de “baiser dans tout les sens” pour être “libéréE” la tâche serait bien plus facile. Comprenez moi bien, j'ai rien contre ça et surement c'est aussi une piste pour trouver d'autres rapports à la sexualité, mais je crois que les choses sont bien plus complexes que ça. Et je ne pense pas qu'il y ait d'un côté les personnes “libérées” et de l'autre les personnes “coincées” qui auraient juste besoin de se lâcher. Alors il y a des moments où je me dis que peut-être parfois moi, une survivante, avec une sexualité pas très spectaculaire et avec tout un tas de choses que je trouve vraiment pas faciles, eh bien, peut-être quand même je suis parfois plus proche d'une sexualité auto-déterminée et “hors-normes” et qui me fait du bien et qui se soucie des personnes avec qui je partage ces moments, que certaines des personnes vivant au grand jour leurs sexualités de manière extravagante et spectaculaire...?
Petite remarque pour finir : mon intention n'est pas de rajouter ma couche à l'enfermement des personnes dans des catégories et j'ai aussi conscience du fait que je connais bien peu les personnes qui ont participé à ce débat, alors ne vous arrêtez pas aux expression de ma colère et à mes impressions subjectives qui vous font peut-être tort. Prenez ce texte plutôt comme une invitation à débattre plus sincèrement, à nous donner les moyens de traiter ces sujets avec la finesse qui est nécessaire pour que toutes les personnes puissent s'y sentir bien.
Igor
1) J'ai envie de donner une petite piste en guise de réponse : peut-être que tes grand-parents ont une vie sexuelle que tu n'imagines même pas...
2) Et ça veut dire quoi “sexy” ? Pour sortir des normes on pourrait aussi réfléchir sur ce qui est érotisé et à quoi ça renvoie...
Dijon
Indymedia est mort
[traduit de l'anglais, relu par Jonathan (qui n'y a trouvé que deux typo et tient à féliciter le traducteur)]
Lors des discussions de la conférence portant sur les Luttes numériques, nous avons eu l'occasion d'évaluer le statut du projet Indymedia avec une perspective historique plus large. Au début Indymedia est parvenu à apporter quelque chose de révolutionnaire à la scène des médias alternatifs avec la possibilité technique d'offrir une tribune libre [NDT : “open-publishing”] et la possibilité sociale d'offrir un réseau mondial plus soudé d'alternatif/ve-s s'occupants des médias, qu'illes soient producteurices, promoteurices, distributeurices ou technicien-ne-s. En termes de contenus, Indymedia repose sur le concept de la diffusion d'informations par les activistes, pour les activistes et à propos des activistes. Et tout naturellement, Indymedia a remplacé les médias de masse pour la plupart des activistes. Avec le temps, Indymedia est devenu très populaire et a évolué en une marque de fabrique, la plus forte des mouvements radicaux. Aujourd'hui Indymedia fait partie des aventures réussies initiées par la base. Les activistes d'Indymedia en écrivent l'histoire. En réalité, on pourrait dire que c'est de l'histoire ancienne, et que Indymedia continue à exister uniquement sous une forme inanimée, comme tant de projets finissent par le faire dans notre monde post-moderne/post-mortem.
Vraiment, un blog collaboratif c'était innovant et efficace en 1999, mais ça a perdu de sa fraîcheur avec la venue de la blogosphère et l'invention d'outils comme le tagging, les sources RSS et les services de réseaux sociaux. Le centrage sur les compte-rendus d'actes de répression et l'annonce d'actions, qui est central à la vision d'Indymedia, est toujours vital pour la communication interne et externe du mouvement, mais est devenue lassante pour beaucoup de lecteurices et de créateurices de médias. Le concept d'Indymedia existant comme un service pour le mouvement a aussi ses côtés négatifs. D'une part, parfois la spécialisation des activistes d'Indymedia devient problématique lorsqu'illes n'agissent plus que pour documenter une action et disparaissent ensuite de la même façon que les journalistes des médias de masse. Et d'autre part parfois la spécialisation des activistes d'Indymedia est problématique lorsque les contributeurices les traitent comme un service, dans le sens capitaliste du terme, en publiant les articles et en se disant qu'ille y a des équipes éditoriales pour s'occuper de la modération des commentaires, de la correction des erreurs typographiques et de l'organisation des informations. Lors de grands événements comme les sommets anti-G8 les activistes d'Indymedia apprécient de travailler avec les organisateurices, souvent dans des conditions périlleuses, pour couvrir l'action. Lors du mouvement anti-CPE ce printemps en France illes ont été ravi-e-s de perdre le sommeil pour éditer rapidement le flux continu des articles publiés. Mais, pendant les périodes plus calmes, illes en ont parfois un peu marre de “nettoyer derrière les gens”.
Grosso modo, il y a une impression largement partagée que Indymedia n'est plus le projet progressif et intéressant qu'il était auparavant. En même temps, nous ressentons le besoin de soutenir le réseau parce que c'est toujours une infrastructure d'une importance vitale pour le mouvement. Et même, de nouvelles orientations ont été suggérées par diverses personnes ou groupes. En général elles pointent vers deux directions qu'il faut explorer :
Premièrement, la nouveauté qui a changé Internet après l'arrivée des blogs a été celle des logiciels de réseaux sociaux, qui ont beaucoup de sens pour les activistes. En fait, ça a même plus de sens dans le cas des activistes : Illes ne veulent pas juste parler, mais aussi s'organiser et agir dans le monde réel. Un outil de réseau social qui prendrait en compte le fait que les activistes s'organisent en collectifs et groupes affinitaires pourrait fortement renforcer le mouvement.
Deuxièmement, alors que la question cruciale de la fin du vingtième siècle portait sur la liberté d'informer - ce que Indymedia a traduit en tribune libre et en sites web publics -, celle du début du vingt-et-unième siècle porte sur le contrôle et le chiffrage. Avec la vague récente de saisies de serveurs qui est arrivée pile avec la vague de répression sur les squats, les activistes radicaux commencent à apprécier les moyens de protéger leurs données et leur anonymat. Rassembler la liste des espaces autonomes m'a personnellement appris qu'il y a beaucoup d'informations que les organisateurices anarchistes aimeraient pouvoir obtenir mais n'aimeraient pas savoir publiées. Sous cet éclairage, une infrastructure informationnelle qui diffuserait des contenus uniquement à des personnes de confiance fait manifestement sens. Les lois évoluent rapidement, en particulier en Europe, et le fait de proposer des canaux chiffrés de communication devient peu à peu illégal. De ce fait, le besoin se fait sentir d'outils plus sophistiqués pour contourner les techniques de surveillance des autorités et lois sur la rétention des données des gouvernements. Finalement, il se pourrait même que nous en venions à l'idée d'abandonner le concept de serveurs pour nous mettre à utiliser des plateformes basées sur le peer-to-peer.
Que peuvent faire les activistes d'Indymedia pour échapper à l'état de zombification de leurs projets et à nouveau apporter des services innovants au mouvement ? D'une part, il est certain que Indymedia ne devrait pas se réduire à une série de sites web, mais être plutôt une plate-forme électronique permettant aux personnes de créer des structures complètes d'information avec des sites web, des listes de diffusion ainsi que des canaux de discussion plutôt que simplement des articles. D'autre part, tout en restant simple d'utilisation, cette plate-forme devrait proposer un moyen de communication exptionnellement sûr, si possible en dehors du World Wide Web mais toujours dans le cadre d'Internet. Ce ne sera alors plus un réseau de médias alternatif. Ce sera le darknet d'une nouvelle sous-culture.
Mais alors que faire des Indymedia existants ? Tout bien réfléchi, la partie la plus importante du projet semble être le réseau social qui est derrière. Ces personnes peuvent à nouveau écrire une page d'histoire en se formant les un-e-s les autres aux révolutionnaires outils technologiques de prochaine génération et en agissant comme les arbitres de cette connaissance. Nous pouvons maintenant vendre les noms de domaine pour financer le prochain réseau social d'information rebelle.
A lire avec précaution : cet article est une réflexion subjective sur la conférence et ne reflète pas nécessairement le point de vue d'Indymedia.
maxigas@anargeek.net Indymedia.hu
L'auteur est membre de Horizon Research Institute
maxigas Horizont Kutató Intézet / Horizon Research Institute / hi.zpok.hu indymedia.hu ak57 _
Des nouveaux outils pour les activistes
- [traduction de l'anglais, relu par Jonathan]
par anonyme
Le monde change, notre lutte change, et nous devons évoluer en fonction. Indymedia a fait des vagues en 1999 et a permis de nouvelles formes de collaboration internationale (et locale). Quels sont les nouveaux outils qui pourraient nous aider dans les luttes actuelles ?
Ici à Dijon, entre guerilleros des rues et activistes techniciens (1) :), nous avons discuté de quelques idées. Bien sûr, la technologie ne pourra jamais résoudre tous nos problèmes, mais parfois nous pouvons nous en servir pour nous organiser de manière plus efficace. (Imaginez l'organisation de cette conférence sans e-mail et sans sites oueb). Les outils mentionnés plus loin sont encore en train d'être pensés, alors n'hésitez pas à faire part de vos idées. Nous ne voulons pas que ces outils soient juste des projets « cool » pour techniciens mais qu'ils répondent aux besoins réels des activistes.
Une idée qui sortait des réunions des Espaces Autonomes était de mieux entretenir squat.net pour en faire à nouveau un outil utile pour les squatteureuses. De nombreuses idées ont émergé pour trouver comment ce site oueb pourrait aider le mouvements squat.
Un projet concernait la compilation de guides d'informations légales sur le fait de squatter et la repression dans chaque pays européen. Ils traiteront des lois actuelles et aussi, dans la mesure du possible, donneront quelques stratégies utilisables face aux tribunaux. Cela devrait être vraiment utile pour défendre légalement nos espaces. Si vous connaissez des guides légaux concernant votre pays ou si vous voulez travailler là-dessus, contactez legal@squat.net .
Il y avait de nombreuses autres idées pour renforcer les liens et les solidarités entre différents squats. Parmi elles la création d’un répertoire des Espaces Autonomes, la possibilité de poster des appels à soutien en cas d’expulsion imminente etc. et l’hébergement d’un bulletin intersquat afin d’échanger des idées et des techniques. Il y avait aussi l’idée que des squats pourraient envoyer des listes de besoins et d’offres de ressources, pour trouver une destination au tas d’oignons dans le salon ou pour emprunter une sono pour la grande manif (ou le concert) qu’illes veulent organiser. A la fin, des personnes évoquaient aussi l’idée d’échanges de squats à long-terme : Le membre d’un collectif avec certaines compétences (charpenterie, radio pirate, etc.) peut aller dans un autre squat pour quelques mois pour partager ses savoirs-faire et pour à son tour apprendre des personnes dans sa nouvelle maison.
Toutes ces pratiques pourraient permettre de connecter plus les squats entre eux et de créer des soutiens concrets. Mais le site oueb ne fera rien tout seul, il faut des gens qui s’en servent et qui le rendent utile. Si vous voulez ajouter au réseau un espace dans lequels vous êtes impliquéEs, faites un tour sur http://squat.pga.taz/ pendant que vous êtes encore aux Tanneries. Si vous êtes intéresséEs pour participer à la mise en forme du site oueb, contactez Maxigas ( maxigas@anargeek.net ) ou DarkVeggy ( darkveggy@pimienta.org ).
Un autre projet qui a été présenté et qui a suscité des discussions lors de cette réunion, venait du collectif Riseup. Ce projet intitulé CrabGrass (http://stamp.poivron.org/MeetingNotes/CrabGrass) est censé faciliter la communication à l’intérieur de groupes politiques, en particulier quand les membres du groupe vivent dans des villes (ou pays) différentes. Le projet consiste en un certain nombre d’outils de réunion en ligne permetant de mettre en œuvre différentes techniques que nous utilisons dans les réunions comme, par exemple, des sondages d’opinion, le consensus, réunions en petits groupes, etc. Il y a aussi des outils pour aider à prendre des notes et à organiser des listes de tâches.
Si cela peut déjà être interéssant pour des organisations sur un plan local, ce qui est vraiment enthousiasmant dans CrabGrass est la possibilité pour des réseaux larges et étendus de se coordoner de manière efficace (et démocratique) sans avoir besoin de grandes réunions centrales.
Des Journées Globales d’Action et de l’idée des Réfl-actions en chaîne (Chain Refl-Action), jusqu’aux collectifs techs internationaux et aux flash mob virtuels (2), cet outil peut nous permettre d’expérimenter facilement de nouvelles formes d’action. Il est aussi prévu pour des communications en ligne sécurisées, afin de pouvoir discuter par internet des actions à venir sans filer le tuyau aux flics. Le collectif est en train de programmer CrabGrass et une version de base devrait être prête pour les premiers tests en début 2007.
(1) ndlt: sorry, j'avais du mal à traduire « streetprotesters and activist techies », alors ça m'inspire des blagues
(2) encore ndlt: euh, je vois pas ce que c'est, un "flash mob"...
- edit : ils'agit d'une action où on donne rendez-vous à un maximum de monde (mails/portables...) sans leur dire de quoi il va s'agir, et au dernier moment on leur révèle ce qu'ils doivent faire, en général une action sans portée politique, plutôt un acte surréaliste.
Croisement : Espaces Autonomes et Luttes Digitales
[traduit de l'anglais, relu par FracTaZ]
* « Qui sont ces personnes avec leurs ordinateurs portables qui écrivent des choses étranges que l'on ne peut comprendre ? Ils ont l'air étrange mais je pense que ce sont ces personnes qui gèrent les liens internet dans les différents centres sociaux ». « Pourquoi ces gens qui sont supposés être activistes continuent d'utiliser d'étranges logiciels tels que Windows ? Ils pensent que les logiciels libres sont trop compliqués pour eux ? ». Il semble plutôt clair pour tout le monde qu'il existe une sorte de fossé ou séparation entre les spécialistes ou “techies” et le reste de la communauté activiste. Il en est de même pour ceux qui comme moi ont commencé récemment à utiliser des logiciels libres (et en sont vraiment heureux et plutôt fiers) et qui ont compris pourquoi il est si mauvais d'avoir une messagerie sur yahoo ; cependant il est vraiment difficile de comprendre comment administrer un serveur ou créer des mailinglists comme celles qui remplissent nos boîtes mail. Comme je l'ai dit, j'ai récemment pris conscience de tout le travail qui se cache derrière les ressources numériques que j'utilisais, comme les pages d'infos activistes ou ma messagerie. Du coup j'ai commencé à ouvrir les yeux et me poser des questions comme je continue à le faire.
J'ai commencé à être conscient que la plupart des personnes qui travaillent sur ces ressources se sentent un peu comme “fournisseur de services” pour l'organisation dans laquelle ils sont impliqués ; et c'est pas super sympa pour eux. J'ai réalisé que la plupart du temps la communication par rapport à ces sujets était difficile car je n'étais pas capable de comprendre tout ce qu'on me disait et souvent mes collègues n'étaient pas capables d'utliser un langage “normal”. Cela m'amène à penser qu'une rencontre entre ces deux mondes serait vraiment utile. Je pense que ce croisement de discussions, que nous tenons par le biais de la conférence PGA, entre les “luttes numériques” et la “défense des espaces autonomes” était intéressante et pratique. En tout cas pour moi.
* Je pourrai faire un sommaire des choses qui ont été dites pendant cette rencontre mais vous pouvez les trouver [ici (lien?)], donc je me sens libre de faire mes propres conclusions car je préfère écrire un article personnel plutôt qu'un rapport. Merci de prendre ça tel qu'il est : mon opinion vient de ce que j'ai tiré d'autres réflexions personnelles.
Évidemment, une de mes conclusions est qu'il existe différents niveaux de spécialisation autour de ce sujet. Pour donner un exemple, imaginez que j'étais un parfait débutant dans le groupe impliqué sur les luttes numériques mais quand je vais rentrer dans ma ville je serai la seule personne qui s'y connaît un peu sur les logiciels libres. Biensûr, si j'ai pu acquérir certaines connaissances sur les logiciels libres et autres, tout le monde le peut. Je passe toujours le plus clair de mon temps avec des personnes plutôt qu'un ordinateur et peut-être je préfère apprendre d'autres choses que la technologie mais je crois avoir appris un petit peu sur les moyens techniques que j'utilise
* En tout cas, il y avait quelque chose d'intéressant dans cette rencontre, sur la manière de faire comprendre aux gens ce qu'il y a derrière l'usage des technologies autonomes. J'imagine que si j'ai appris de nombreuses choses ces derniers temps, c'était sûrement parce que j'étais avec les bonnes personnes pour apprendre et aussi car j'ai compris l'importance de ce sujet. Cependant, il me semble (depuis que j'ai les yeux ouverts) que nous ne réalisons pas vraiment le travail qui est fait par les gens qui administrent les serveurs, mettent à jour les pages web, créent les mailing lists, etc. Comme quelqu'un l'a dit pendant la rencontre, cela arrive habituellement avec beaucoup de tâches qui ne sont pas visibles pour les personnes impliqués dans l'activisme, comme préparer à manger pendant un rassemblement, nettoyer un centre social ou faire attention à ses camarades (désolé pour cette petite pointe de communisme, je ne sais pas d'où ça vient). Et bien sûr cela est à mettre en relation avec le genre la plupart du temps (et aussi d'autres facteurs) et DOIT être discuté comme quelque chose de politique, être assumé par n'importe qui dans nos communautés. Donc le problème semble être plus compliqué que “intello / pas intello”.
Finalement, aussi loin que j'ai compris, les clefs du problème peuvent venir en pensant les sujets technologiques comme quelque chose de politique et essayer de les résoudre dans ce sens, avec toutes les complications que cela entraîne. Et bien sûr, en faisant des efforts personnels et collectifs, des deux côtés, afin de se rapprocher.
Norman
Thématique sur les mouvements sociaux étudiants
En écoutant les histoires des luttes en France...
[écrit en français, relu par Jonathan]
Commençons par deux qui m'ont paru emblématiques : Celle du mec en province, qui monte à Paris faire du "riot tourisme", puis qui se ravise et revient chez lui pour faire des délits un peu moins spectaculaires, mais avec un tas de gens qu'il ne connaissait pas avant. Ou de cette autre ville un peu trop tranquille, mais où les étudiants en arrivent quand même à cette idée géniale du concours "Personnalisez vos CRS !" - chaque fac devant utiliser des oeufs remplis de peinture d'une couleur différente.
J'ai l'impression que le mouvement a fait un pas en avant par rapport aux différents niveaux d'illégalité ou de "violence", car celle-ci semble enfin décomplexée : ni tabou, ni fétichisée.
Dans différentes villes, les moyens de lutte ont beaucoup varié, depuis les occupations et blocages aux déménagements ou encore la bataille rangée. Il n'y a pas eu non plus autant de "spécialisation" des acteurs (type blac bloc ou not blacbloc). Résultat, il semblerait que les moyens ont été plus souvent que de coutume assez spontanément adaptés et accordés à l'état d'esprit de la masse des manifestantEs. Par conséquent, ils auraient été acceptés dans une puissante diversité de tactiques (comme aux meilleurs moments des luttes anti-mondialisation), au lieu de devenir un facteur de division et occasion de répression.
En effet, si on ne fétichise pas la "violence", ce n'est pas le nombre de trucs cassés qui est intéressant (au fond, casser des choses c'est assez con en soi, donc facilement mal interprété). Il semblerait plutôt que n'importe quel acte ("violent" ou pas) prend un sens subversif dans la mesure où il exprime ET encourage une insubordination CONTAGIEUSE à l'autorité (ce qui ne va pas du tout de soi). C'est ça qui me semble la vraie avancée dans la manière dont ces pratiques ont déferlé chez nos voisins.
Pignouf
Les Mouvements sociaux & Le Soulèvement des Universités Grecques
[traduit de l'anglais, relu par Jonathan]
Parmi les sujets débattus lors de la rencontre décentralisée de Dijon, il y a celui des mouvements sociaux qui ont secoué l'europe cette année. Nous avons organisé une discussion sur le mouvement étudiant qui a émergé en Grèce en mai-juin 2006, pour partager expériences et points de vue, et pour discuter les possibilités de construire des liens entre les différentes luttes en France, en Grèce et dans d'autres pays.
Ce soulèvement des universités grecques est le plus important depuis 16 ans en Grèce. Il a démarré en réaction à une loi – présentée par un gouvernement de droite – qui aurait rendu les cursus scolaires plus ardus, autorisant l'exclusion d'étudiant-e-s qui n'auraient pas réussi leurs examens dans certaines matières ou qui ne termineraient pas leurs études dans un temps donné. Une loi qui aurait réformé radicalement les études universitaires, pour davantage les intégrer à une “logique du Marché”.
L'occupation des universités, initiée à Athènes et Patras, s'est rapidement généralisée et en deux semaines 440 facultés sur les 450 existantes étaient occupées par les étudiant-e-s. En plus des occupations, les étudiant-e-s se sont engagé-e-s dans d'autres actions comme le montage de barricades de rue, la perturbation de centres commerciaux ou encore en faisant du théâtre de rue. Les gigantesques manifestations ont dû faire face à une forte répression par l'état et se sont terminées de nombreuses fois en confrontations violentes entre les manifestant-e-s et les forces de police.
Les universités occupées ont été le lieu d'assemblées organisées de manière horizontale. Le Parti Communiste (qui était initialement contre les occupations) et d'autres partis de gauche, mais plus petits, se sont posés en meneurs du mouvement et ont tenté maintes fois d'imposer leur ligne lors des assemblées générales. Très souvent, le manque d'une vision différente, radicale, était évident, une grande partie de la scène anarchiste ayant refusé de prendre part à ces assemblées, laissant de fait le champ libre aux réformistes.
Lors des rassemblements, de nombreux/ses étudiant-e-s se sont radicalisé-e-s et très souvent les revendications allaient au-delà des problèmes étudiants pour aller pointer des problèmes sociaux plus profonds. Le gouvernement, de peur d'une explosion sociale plus violente a décidé de retirer sa loi au moins jusqu'aux élections municipales, au mois d'octobre.
Le soulèvement en France qui avait débuté en réaction à la loi du CPE a eu une très grande influence sur les étudiant-e-s grec-que-s. Nous pouvons par exemple mentionner que l'un des slogans criés lors des manifestations était : “la France nous a ouvert la voie” [NDT:"France shows us the way"] .
Par ailleurs, il commence à être clair pour de plus en plus de personnes que les tentatives de réformer l'éducation, de flexibiliser le marché du travail, d'attaquer les systèmes de sécurité sociale, sont des politiques que les gouvernements régionaux veulent et tenteront d'imposer à toute la zone appelée Union Européenne. Il est donc important de construire des liens entre les mouvements et de travailler à former une plate-forme commune de résistance, une conscience commune de résistance. Dans leurs tentatives d'attaquer nos vies il faudrait qu'illes se rappellent qu'illes nous trouveront sur leur chemin.
Pour plus d'information & échanges, contactez vlanto@riseup.net
Autres groupes de travail et reflexions
Mon expérience d'une semaine passée à la conférence décentralisée de Dijon
[Traduit de ]'anglais, relu par Jonathan]
par Theresa Teran
J'ai participé à un atelier hurlement non-mixte. C'était organisé par Lotte, qui vient d'Allemagne. Quand Lotte m'a parlé de cet atelier j'ai compris qu'il s'agissait d'un atelier “streaming”. J'ai pensé, cool, un atelier “streaming video” seulement pour les femmes, nous sommes probablement en train d'essayer de créer de la solidarité entre techniciennes. Nous nous sommes données rendez-vous au point d'information le jour suivant à 15h. Le lendemain pendant que nous attendions dans le spacieux couloir des Tanneries certaines d'entre nous étaient allongées par terre pour profiter de la chaude lumière du soleil.
Quand Lotte est arrivée et nous a emmenées dans la friche en face du squatt, j'ai pensé qu'un atelier “streaming video” sur cet espace serait intéressant. Après un moment j'ai réalisé que c'était pour pouvoir crier ouvertement. On a alors dépassé un groupe faisant une réunion et marché plus loin afin de ne pas les perturber, mais rapidement on s'est retrouvé à la limite de la friche et des maisons n'étaient pas loin.
Quand on a trouvé un espace approprié on s'est mises en cercle et on a commencé à discuter de cet atelier. Lotte nous a présenté son idée, “crier“ est lié à la femme et à l'hystérie. L'hystérie est une maladie inventée par un homme appelé Freud, par conséquent on peut dire que ça a été inventé par les hommes.
Pour moi il y a un profond sentiment de transgression des normes sociales quand on crie. J'ai vraiment peur d'être exclue en étant perçue comme folle. Une des propositions de Lotte était de crier dans un lieu bondé ou au milieu d'une réunion. Si l'une de nous se sentait oppressée dans une réunion, elle commencerait à crier et les autres la suivraient.
Après avoir crié dans le champ, j'ai ressenti une merveilleuse sensation de relâchement. J'ai parlé avec Anna, une espagnole qui y participait aussi et elle m'a dit “ oui, ton visage a changé, tu as une expression décontractée”. J'ai pu remarqué que l'expression d'autres filles avait également changée, Jessica , une américaine qui a d'habitude une apparence douce mais inexpressive avait une lueur sauvage dans les yeux.
J'ai senti que les barrières que j'avais construites en moi sous l'influence d'un contexte social s'étaient détendues. Je voyais les autres filles d'une façon différente.
J'ai beaucoup appris cette semaine, par la vie collective avec plein de gens différents, venant de lieux et de pays différents. Cela m'a fait penser aux modèles de comportement qui sont imprégnés en moi et qui parfois rendent la communication avec les autres très difficile.
C'est une communauté de personnes qui élèvent l'esprit humain au delà des formalités sociales. Pendant cette semaine de nombreuses rencontres ont eu lieu pour discuter de différents sujets qui nous touchent tous. L'injustice sociale, l'environnement. Nous avons discuté sur la manière de mettre en lien les différentes luttes et les réseaux informatiques afin de rendre le mouvement plus fort.
Les soucis viennent de la dispersion du mouvement. Depuis toutes ces années de rassemblements internationaux, rencontres et discussions, manifs et actions directes, nous n'avons pas été capable de construire un bloc solide pour stopper les ravages que le capitalisme radical impose sur nos vies et notre environnement.
Une chose que j'ai apprise durant cette conférence AMP, mon premier rassemblement international, est que nous sommes beaucoup et que notre volonté de changer le système actuel en quelque chose de plus humain est vraiment forte. Bien que nos envies s'incarnent dans de nombreux désirs et de rêves différents nous avons beaucoup en commun. Il y a une forte envie de revenir à l'essence humaine du monde.
Invitation au g8
Un appel général écrit à Campinski en août 2006
{Traduit de l'anglais, relu par FracTaZ}
Nombreux appels de ce genre ont déjà été émis par le passé afin que les gens fassent entendre leurs protestations contre l'injuste, inique, inégalitaire système international. Le sommet du G8 représente évidemment une partie de cela. Beaucoup ont appelé à la mobilisation et ont espéré que les réseaux grandiraient d'eux-mêmes. Malgré l'absence de recette-miracle, nous essaierons de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Nous, groupe de travail international de résistance contre le prochain G8, sommes juste un groupe de gens assis dans un champ, voulant changer le monde.
Nous appelons les gens à travers le monde à nous rejoindre pour que s'élargisse la base pour une résistance forte et efficace, ici et maintenant contre le sommet du G8 à Heiligendamm du 6 au 8 juin 2007, et, à l'avenir, contre le sanglant cirque capitaliste.
Au-delà de cette mobilisation, nous en ferons la prochaine pierre d'achoppement d'une résistance globale forte et continue, tirant profit de nos diversités. Nous appelons à la création de réseaux durables partageant et élargissant les discussions et les idées à travers les frontières (nous permettant ainsi d'ignorer ces dernières).
Pour résister au G8 aussi efficacement que possible, nous espérons faciliter la participation des gens du monde entier – dans les préparations, partageant leurs expériences et dans les actions elle-mêmes – à la fois à l'étranger et en Allemagne.
En pratique, cela signifie plusieurs chose. Nous publierons une newsletter – avant tout pour fournir des informations pertinentes à propos des préparations et des discussions en Allemagne et à l'étranger. Puis, il y aura un site web en anglais et une mailing-list vue comme forum de discussion entre les groupes de travail et les activistes, créant �� l'avance un fort réseau international. Pour atteindre ces buts, nous vous invitons à contribuer avec les informations dont vous disposez, vos expériences, vos enjeux, formes d'action, vues et idées quant à la résistance pratique. Nous vous invitons également à nous aider avec des traductions (création d'un groupe de traduction pour aider à rendre les infos accessibles à tou-te-s) et par la diffusion d'informations (volontaires aidant à imprimer et distribuer des bulletins dans leur communauté locale).
Nous invitons tous les gens intéressés à s'investir dans le groupe de travail lui-même. Nous vous invitons notamment à participer au meeting international pendant le premier ou second week-end de février 2007. L'endroit de la rencontre n'est pas encore fixé mais sera hors d'Allemagne. Les rencontres fourniront un espace pour que quiconque se mette dans la course puisse participer sur un pied d'égalité. Pour permettre à tou-te-s d'être présent-es aux réunions internationales qui viennent puis aux manifestations en Allemagne, nous fournirons des informations pratiques correctement mises à jour sur la façon d'obtenir des visas, sur les transports et si possible nous aiderons à financer les visas.
Ceci, ainsi que beaucoup d'autres projets de groupe de travail nécessiteront des fonds, nous appelons donc aussi tous ceux qui en ont la possibilité à participer aux frais nécessaires.
Nous aiderons à rendre le processus, tout comme les actions, aussi ouvert que possible, en coordonnant et fournissant des informations claires, pertinentes et facilement accessibles.
Nous voulons du changement, pas uniquement pour nos enfants mais déjà pour nous. Nous vous appelons à nous rejoindre pour faire de cette mobilisation une nouvelle pierre de l'édifice, un nouveau clou dans le coussin du capitalisme international.
Contacts : g8-int@riseup.net (groupe international de travail), g8-int@lists.riseup.net (mailing-list de mobilisation international, en anglais), g8-2007@lists.riseup.net (liste de mobilisation en langue allemande)
Sites d'information sur la mobilisation contre le G8 : http://gipfelsoli.org ; http://dissentnetwork.org ; http://dissent.org.uk (dissent! uk)
Solidarité avec la résistance des Adivasis en Kashipour (Inde)
{traduit de l'anglais, relu par FracTaZ}
Contre l'exploitation de la bauxite, contre l'entreprise de raffinerie d'aluminium de Alcan- Hindalco (UAIL)
Depuis 1993, les communautés adivasi et dalit de la région de Kashipour se battent contre la méga-entreprise industrielle de UAIL d'exploitation de bauxite, de raffinerie d'aluminium et contre une centrale électrique qui lui est connectée. Le complexe bureaucratie-gouvernement-police-justice-médias est (évidemment) du côté de l'entreprise et contre les Adivasis. Pendant 12 longues années les communautés adivasi ont bloqué la méga-entreprise industrielle ; l'entreprise n'a pu conservé le contrôle, même sur une partie du terrain. Depuis décembre 2004, l'État renchérit le processus de répression et de terrorisme de masse avec un contingent militaire de 800 soldats. C'est dans cette période, en 2005, que les entreprises ont été pour la première fois capables de prendre le contrôle de plus de 300 ha de terrain qu'elles ont cloturé et terraformé pour préparer la construction de la raffinerie d'aluminium. C'est à ce moment que quelques uns d'entre nous ont commencé une campagne de solidarité en Allemagne. Il y a maintenant plus de 30 endroits en Allemagne où Alcan a des usines, des bureaux et des centres de services. Les petites actions de protestation que nous avons effectué le 14 juillet (jour d'action globale) de cette année a aidé à motiver les gens au Kashipour à faire une action directe 2 semaines plus tard. C'est juste pour dire que même si on ne déstabilise pas vraiment Alcan ici en Europe, au moins ça conforte la résistance des communautés adivasi au Kashipour. En France il y a des usines Alcan, des bureaux et des centres de service dans 64 emplacements, mais ��galement en Angleterre et dans le reste de l'Europe. Une campagne à l'échelle européenne ferait bien plus sens et aurait un autre impact. Ce serait une sorte concrète de solidarité contre l'état du capital industriel mondial, une démarche qui en même temps se confronterait concrètement à la façon dont la vie est organisée ici et maintenant et une façon de se solidariser en anticipant un génocide, la destruction de la nature et d'autre formes de vie (les adivasis) ; une connexion des valeurs de l'égalitarisme, de la liberté et de la vie respectueuse de la nature, pacifique, que ce soit en Inde, au Brésil, au Chili, à Botswana et où que ce soit.
www.kashipur.info kuchaipadar@yahoo.de
Discussion sur la campagne de solidarité ici à l'AMP le 31 aoùt entre 13 et 18h dans le H17.
Information autour des étiquettes RFID
traduit par Lunar, relecture par FracTaZ
Par nadir.org
"Le système RFID" suivi de "Comment construire les moyen de s'en défendre".
Le système dit RFID, Radio Frequency IDentification pour « Identification par Fréquence Radio » est en train de se répandre massivement à coup d'investissements financiers colossaux. Tous les grands du secteur informatique y sont investis : Thalès, Siemens, IBM etc. Jusqu'à maintenant, les plus grand clients sont l'armée américaine, les Nations Unies (avec leur « e-pass »), les entreprises de logistique, de prêt-à-porter (Levy's), et les détaillants (Wal-Mart, Metro). Les systèmes de transports publics les utilisent également de plus en plus dedans, comme à Londres (Oyster Card), à Delhi (Thales) [et à Paris (pass Navigo)].
Qu'est-ce que c'est ?
Les systèmes RFID les plus simples sont construits à partir d'un lecteur captant des étiquettes. Le plus souvent, un système intermédiaire ou une base de données est intégrée au lecteur. Au minimum, les lecteurs sont reliés à une base de données par l'intermédiaire d'un connexion réseau.
L'étiquette est composée d'une puce munie d'une antenne. La puce contient, dans sa version minimale, un numéro d'identifiant unique, souvent adjoint d'une mémoire réinscriptible, voir de systèmes de chiffrement. Les étiquettes existent en deux versions : passive ou active. Les étiquettes passives reçoivent leur énergie du lecteur, alors que les les actives dispose de leur propre source d'énergie par l'intermédiaire d'une pile.
Le lecteur émet un champ électromagnétique qui réveille la puce. Les étiquettes répondent en envoyant leur numéro d'identifiant et potiellement d'autres données. Le rayon de la transmission varie fortement selon les paramètres, de quelques millimètres à quelques centaines de mètres avec les puces actives. Les fréquences radios utilisées varient selon les applications. Les puces passivent utilisent le plus souvent 13.56 Mhz, et les actives 2.4 Ghz. La relation lecteur/étiquette est une relation maître/esclave.
Qu'est-ce qui cloche ?
Elles sont utilisées pour l'identification dans n'importe quel champ imaginable. L'étiquette RFID inclut deux améliorations aux précédentes technologies d'identification : à la différence de l'habituel code-barre que vous trouvez sur n'importe quel produit, elle ne comporte pas qu'un numéro de série, mais aussi un code identifiant l'objet lui-même, de façon unique. Ce qui signifie qu'on peut tracer son histoire, son utilisation... Deuxièmement, la transmission des données n'est ni faisable ni reconnaissable par aucun sens humain : à travers les ondes, il n'y a rien à voir (au contraire des transmissions optiques utilisés pour les codes-barres), et les ondes radios peuvent traverser les murs. Les lecteurs peuvent être caché n'importe où, lisant toute étiquette à proximité, sans signalement. Les étiquettes peuvent aussi être cachées facilement, par exemple dans la semelle d'une chaussure. Certaines étiquettes sont faites pour le textile : lavables en machine et tissées en usine. D'autres sont aussi petites qu'un grain de sable, faites pour les billets de banques et les documents papiers. Ce qui rend la technologie RFID aussi effrayant : c'est une communication de machine à machine, sans que les personnes portant les étiquettes n'en aient connaissance.
Que faire contre ?
Les étiquettes qui sont couvertes d'une feuille d'aluminium (ou de n'importe quel autre métal) ne sont plus lisibles. Le métal arrête les ondes. Mettre de l'aluminum autour de son passeport électronique rend impossible d'en lire les données sans que vous en preniez connaissance car la feuille d'alluminium doit en être enlevée auparavant.
Les étiquettes peuvent être détruites facilement : une fois que vous avez découvert une étiquette étrange quelque part, vous pouvez la mettre dans un micro-onde. Faites quand même attention : ça brûle plus vite que l'on ne le pense.
Mais la meilleure manière connue jusqu'à maintenant : le zappeur de RFID - un appareil photo jetable modifié. En utilisant le condensateur de son flash, un énorme volume d'énergie [une impulsion électro-magnétique] est envoyé dans l'environnement pour un très court moment, réduisant l'étiquette au silence pour toujours. Il est intelligent, car il ne laisse pas de traces de la déstruction. Il est pas cher, 7 euros maximum, tout compris. Il prend autour de 3 heures à fabriquer, selon le modèle d'appareil photo. Un tout petit peu de soudure est nécessaire, mais ne vous en faites pas, cela peut être fait par n'importe qui.
La documentation et le manuel du Zappeur de RFID : http://23b.nadir.org/rfidzapper
Les traductions en anglais arrivent bientôt ! Pour nous envoyer vos photos, dessins, traductions et vos expériences au sujet du « RFID-Zapper » : rfid@nadir.org
Le zappeur a été inventé par trois jeunes étudiants berlinois, dont nous ne connaissons pas les noms et que nous ne publierions pas de toute façon.
Adresses au sujet des RFID :
Comment construire son propre Zappeur de RFID
Matériel
Pièces nécessaires :
- un appareil photo jetable avec un flash (genre « Fuji Quicksnap »)
- 1 mètre de fil de cuivre paint ou isolé
- un bouton poussoire
Outils nécessaires :
- un fer à souder
- de l'étain
- pince coupante
- un petit couteau
Et voici la recette...
1. Sortez l'appareil photo de son emballage et ouvrez-le. Faites attention de ne pas déchirer la couverture en papier pour pouvoir la remettre comme neuve.
2. Enlevez la pile et la pellicule. Si vous faites suffisamment attention, vous devriez pouvoir utiliser la pellicule ailleurs.
3. Enlevez les pièces optiques de l'appareil, viseur inclu. Enlevez le reste de contenu interne de l'appareil, en laissant le couvercle arrière pour avoir une surface plate. Essayez de garder intactes les parties électroniques, le condensateur et le flash.
4. Déchargez le condensateur (sinon, vous risquez d'être blessé·e par un choc électrique).
5. Découpez ou faites un trou là où était l'ancien déclencheur.
6. Faites une incision d'un bord à l'autre du rebord, là où se trouvait le film, au milieu de l'appareil.
7. Découpez un court morceau de fil de cuivre qui reliera le déclencheur au condensateur.
8. Faites une spirale à l'aide du fil de cuivre en l'entourant autour d'une (imaginaire) carte de crédit (environ 5 x 8.5 cm). Laissez quelques centimètres libres aux deux bouts.
9. Insérez la spirale dans l'appareil afin qu'elle soit en appui sur le rebord arrière.
10. Enlevez l'isolation des quatres bouts de cuivres en la grattant ou en la brulant avec un briquet.
11. Soudez un bout de la spirale au condensateur, et l'autre au bouton. Avec le fil court, reliez l'autre pate du bouton avec l'autre pate du condensateur.
12. Remettez la pile en place et testez si le circuit électrique marche. Remarque : pour les appareils photos Fuji : mettez en marche le « flash » en remontant un interrupteur en plastique sur le devant. Vous devriez entendre un son aigu ou un voyant selon le modèle. Attendez un peu et appuyez sur le déclencheur. Si vous pouvez entendre le condensateur se recharger après qu'il a été déchargé, c'est que le circuit électrique est bon.
13. Pour le tester sérieusement, vous pouvez venir au Medialab de Berlin ou dans d'autres endroits où vous pouvez l'essayer sur des puces RFID.
14. Selon vos goûts et vos besoins, vous pouvez remontez l'appareil photo et le décorer.
15. C'est fini. Amusez-vous bien !
Plus d'infos : https://23b.nadir.org/rfidzapper