Sommaire
thématiques autour de l'autonomie en terme d'habitat
Pour plus d'infos sur ce qui s'organise à toulouse: Lieux/Toulouse
Nous voudrions aborder du 19 au 28 août à Toulouse dans le cadre des rencontres de l'amp europe le problème de l'urbanisation: une critique de la politique de logement social actuelle, accompagnée de remodelages de quartiers qui facilitent très souvent le control social; et envisager les solutions existantes et à penser en matière d'accès à la Terre mais aussi bien en matière d'éco/auto-construction. L'un des objectifs pendant ces rencontres est de les approfondir pour constituer un recueil de textes ou une brochure. Ces discussions/rencontres se déroulleront sur un terrain occupé, et s'accompagneront d'un chantier d'autoconstructions de maisons en terre/paille.
URBANISATION :aménager un espace de vie, construire une offensive face à une politique de cloisonnement social
- L'espace s'aménage, se construit avec des objectifs liés à des visions sur la gestion d'une vie en société. L'urbanisation est ainsi directement liée à la relation aux autres, à une construction communautaire au sens large : comment définit-on un lien social, comment le construire dans le long terme, l'organiser de manière à ne pas se trouver dans la situation d'urgence sociale qui donne la part belle à des solutions sécuritaires ultra-répressives. Cette dernière question fait justement référence à une réponse à donner face à une politique marquée par une volonté de pratiquer un cloisonnement social. L'exemple le plus flagrant est fourni par les nouveaux aménagements dans les banlieues ; construction de grands boulevards à sens unique permettant un bouclage plus efficace et rapide des quartiers, volonté de casser les communications de coursives entre barres d'immeuble ; ceci pour mieux appuyer une répression accrue vers les populations de ces quartiers à l'image des nouvelles lois LSI ou les projets d'établissements pour mineurs. Les nouveaux aménagements en centre-ville témoignent, quant à eux, d'un effort de limiter au minimum la vie dans la rue, symbole d'un contre-pouvoir face à un régime policier fort. Tous ces aménagements de l'habitat s'accompagnent d'arrêtés préfectoraux et décrets qui tendent à lisser le mode de vie des habitants dans le même sens. Une des thématiques présente à Toulouse lors de l'action mondiale des peuples traitera de ces questions d'urbanisme. Le but étant de réfléchir en commun à la construction d'un habitat d'ensemble permettant à un véritable lien social de se construire. Cette réflexion doit s'élaborer à l'aide d'exemples concrets d'expériences à la fois de contruction de nouveaux espaces urbains autonomes basés sur la solidarité entre habitants et aussi de confrontations avec la politique étatique de remodelage des espaces afin de cloisonner les habitants d'un même quartier mais aussi de fermer les liaisons inter-quartiers.
Critique d'une politique de logement social
Les cités jardins détruites au profit d'un habitant plus lisse et rentable à court terme
Prendre l'exemple des cités jardins et de leur devenir ces dernières décennies à Toulouse démontre clairement que la logique d'un habitat sécurisé à court terme a remplacé celle d'un habitat de quartier organisé de manière à favoriser les liens entre les occupants. Le fait que ce sont des organismes à but de « promotion sociale » comme l'OPAC ou la Société des Chalets qui gènérent de telles politiques est d'autant plus choquant. Ces cités jardins organisées en petites maisons individuelles communiquant à l'aide de jardins collectifs sont peu à peu remplacées par des maisons ou petites barres sans espaces verts de communication, le tout dans un logique de cloisonnement des entités entre elles. Au final des opérations de remodelage, nous obtenons un gain de surface en rasant les jardins pour générer plus d'espaces d'habitat aux loyer surélevés du au surplus de gadgets sécuritaires. En face, quelles sont les pertes en terme de lien social et de solidarité dans le quartier ? Si nous nous plaçons sur un mode de communication/observation à court terme, les politiques de remodelage des quartiers seront approuvées autant de fois que l'on voudra chasser des populations ciblées. A long terme, on préférerait voir des quartier où des liens solides rattachent les habitants de leur habitat. La solution à court terme a le désavantage de ne pas satisfaire le saint promoteur immobilier même si celui porte l'étiquette de la « construction sociale ».
Les banlieues cloisonnées puis déplacées au gré de l'expansion économique
Dans les quartiers comme la Reynerie, l'urbanisation a un but affiché clair : contrôler. La construction de grands axes à sens unique pour entrer et sortir du quartier en est un exemple. Le bouclage du quartier est assuré de façon quasi instantanée comme ont pu témoigner les habitants de la Reynerie en 2005. Un camion de CRS à l'entrée et à la sortie du quartier pour fouiller systématiquement les populations à pressuriser durant plusieurs mois. Pour pouvoir éviter tout risque de regroupement et d'organisation, on veut s'attaquer maintenant aux coursives, couloirs pouvant permettre un repli stratégique en cas d'intrusions des forces de police. Cet objectif s'accompagne aussi d'un pourrissement des barres d'immeuble. Casser les coursives signifie pratiquement de casser la barre du milieu sur les trois barres solidaires d'appartement. Les deux extrémités se détériorent alors peu à peu jusqu'à écoeurement des populations. L'urbanisme c'est aussi la gestion des espaces communs : difficile de créer une situation idéale dans des endroits où le ramassage des poubelles ne passent plus ou très peu. En bas de la fenêtre du Maire, c'est tôt le matin et tard le soir que trois types de camions oeuvrant pour la propreté des pavés du Capitole s'attachent à faire le boulot. Ces quartiers sont menacés de voir leurs populations disparaître pour risque de grand projet de ville le « GPV ». Créer des axes de communication, casser les vieilles barres pour faire resplendir l'aura technologique innovatrice de Toulouse jusqu'au périphérique. La construction des nouveaux quartiers reculera un peu plus encore les populations les plus défavorisées facilitant l'isolement de ces dernières quand la révolte soufflera. Durant les émeutes de novembre 2005, il était impossible d'accéder en métro ou en bus dans le quartier de la Reynerie à partir de 16 h, il fallait alors une heure et demie pour accéder au quartier du centre ville.
Les centre-villes, vitrines commerciales pour habitants passants, quand le rapport à l'espace se fait marchand
Au centre-ville, on transforme l'espace en vitrine géante, les coins où s'arrêter deviennent marchands : plus de places pour s'installer confortablement autrement qu'à la terrasse d'un café. A l'image d'un Douste Blazy qui promet à ses commerçants électeurs de droite que Toulouse ne sera jamais complétement piétonnier pour éviter que des hordes de « marginaux » n'affluent sur la ville rose et son centre-ville tellement chic. L'occupation de la rue est calculée là aussi pour le contrôle :lois sécuritaires interdisant les rassemblements en dehors des cadres festifs définis (fête de la musique ; coupe du monde ...), rénovation des places de manière à éviter les regroupements, rénovation des quartiers aux populations trop subsersives par rapport à la bourgeoisie qui consomme elle le centre-ville. Si les habitants décident de réellement prendre en main cette occupation de la rue, les forces de l'ordre tapent un grand coup comme lors de la fête de la Musique 2005 où beaucoup de personnes se sont rendues compte que rien n'était laissé au hasard dans leur occupation des pavés toulousains. Que dire de ce décret en vigueur dans la ville de Barcelone interdisant aux passants de déambuler sans but dans la rue la nuit tombée.
On l'aura compris la critique de l'urbanisme ne peut pas se faire de façon cloisonée quartier par quartier, cellule par cellule mais dans une vision d'ensemble.
Des pistes pour habiter autrement son espace
Le modèle de cellules autonomes communicantes, la notion de propriété privée/propriété d'usage
Déclarer l'autonomie des quartiers ne consiste pas à cloisonner les populations en communautés mais plutôt de proposer une indépendance des habitants d'un espace par rapport aux autres entités. La Reynerie est un exemple de cellules non autonomes en terme de services publics comme la distribution de courrier, les pôles d'activités sociales et culturelles, les services de ramassage d'ordures. Au contraire, le centre-ville, lui est dans une relation contraire cumulant l'ensemble des efforts de la communauté urbaine de la ville. Ces cellules autonomes doivent obligatoirement avoir accès à des réseaux de communication facilités (transports commun, absence de boulevards à circulation rapide qui cloisonnent des quartiers empêchant le déambulage humain, espaces verts communs entre deux cellules permettant les recontres autrement que dans un contexte urbain opressant). Ce principe de cellules autonomes permet surtout d'affirmer un principe simple : l'autodétermination pour quiconque quant à son choix d'habitat et sa manière de gérer son espace d'habitat. Cette autodétermination pour un ensemble d'habitats dans la façon qu'ils ont de communiquer de pratiquer des liens de solidarité. A Toulouse, par exemple, ce droit est bafoué pour les habitants des cité jardins, les habitants de la Reynerie mais aussi pour les habitants du centre-ville qui voient leurs places situées près de chez eux devenir moins hospitalières. Rappelons que nous faisons la différence entre propriété privée et propriété d'usage. Lorsque nous parlons de autodétermination dans le choix de l'aménagement urbain, ce droit prévaut pour le propriétaire d'usage, la propriété privée ne peut pas être décisive dans le choix de l'aménagement d'un espace. C'est justement la confusion de ces deux types de propriété qui a été l'appui juridique pour justifier les nouvelles politiques d'urbanisme. L'OPAC propriétaire des cité jardins décide tout seul comment les habitants de ces cités doivent vivre. A nous seuls de juger des incohérences qui s'ensuivent.
Accéder à la Terre collectivement pour se confronter efficacement à une politique opressante d'urbanisation
L'avantage d'accéder à la Terre collectivement ne puise pas son intérêt premier dans l'aspect financier. Le squatt échappe d'ailleurs à cet aspect. Aménager collectivement un espace c'est d'abord se construire suffisamment d'autonomie pour pouvoir garder un habitat conforme à ses aspirations tout en se confrontant à la politique urbaine actuelle. Seul, l'espace que l'on s'aménage se fait peu à peu grignoter par l'urbanisme extérieur. L'ilôt résistant construit perd peu à peu toute marge de manoeuvre pour pouvoir s'autosuffire et meurt sous la pression urbaine. Des sytèmes d'accès à la Terre exitent déjà, de nouvelles manières sont à inventer encore, voir le texte d'accès à la Terre.
L'offensive à cette politique violente d'urbanisation
L'espace nous appartient quand nous en faisons l'usage. Rien ne nous empêche de le squatter si ce n'est de subir une répression de plus en plus forte. A nous de faire valoir le droit relatif à la propriété d'usage. Paroles d'un grand-père d'Ariège « La Terre est à celle qui la travaille » qui pourraient se transposer « L'espace est à celui qui l'aménage pour y vivre ». Aménager sa maison mais aussi l'espace avoisinant en commun parce que nous y vivons, croisons des gens tous les jours. Premier acte aussi de subversion par rapport à un pouvoir qui opresse des populations. Ce même pouvoir a peur de l'organisation pas des émeutes. Les événements à Paris dans certaines cités en témoignent : bien souvent les volontés d'organisation entre populations des quartiers débouchant souvent sur des manifestations pacifistes se sont fait plus réprimées que lorsque ces mêmes quartiers brûlaient. Les actions sur les places publiques visant à rémaménager pour un temps dérobé l'espace permet de capter l'attention du passant et de faire entrevoir les autres possibilités de l'utilisation d'un espace dont il s'est fait exproprier. Repas de quartier, bals sauvages, manifestations de nuit, fausses commémorations, expos sauvages, les idées ne sont pas manquantes...
Adapter son habitat à son environnement
Le principe de l'autoconstruction réside dans le fait de dire que l'habitat n'est pas l'affaire de spécialistes mais de qui veut imaginer son lieu de vie. L'autoconstruction nécessite une adaptation à son environnement par les matériaux utilisés pour la construction (récup en ville par exemple). La proposition qui sera faite lors de la rencontre à Toulouse sera de construire ensemble une maison contructible en matériaux récupérables dans leur ensemble en ville. (palettes, paille, terre, sable, grillage, bois). ***********************************************************************************************************************
L'ACCÈS à LA TERRE
2 textes d'introduction pour commencer
DéMENCES FONCIèRES
De plus en plus hors de prix, de plus en plus privés sur des superficies de plus en plus étendues, de plus en plus contrôlés (SAFER*, notaires et tout le tralalère), de plus en plus intensivement surexploités, de plus en plus lessivés et pourris; bref, pour résumer simplement une situation qui ne l'est pas, c'est de moins en moins réalisable de trouver des terrains libres où s'installer.
Persévérance, chance?, rigueur, recherche poussée, motivation, réflexion stratégique... Entraide, solidarité, illégalité, lutte, rapport de force...
Dans ce monde marchand, le désir d'acquérir un terrain pour y mener des activités non commerciales, plutôt dans une logique de vie qui tend à l'autonomie pour la survie quotidienne, à l'auto-réalisation de savoirs (-faires) qui parfois se perdent, à la débrouille en opposition à la spécialisation, est un rêve, un projet de plus en plus compliqué à mettre en place. De nombreux obstacles sont à franchir. Le système capitaliste dans lequel nous évoluons (ou plutôt régressons) impose des modes de vie et des rapports de dépendance tellement aliénants, abrutissants et névrosés qu'il est concrètement difficile d'en réchapper seul-e: le cadre collectif est un échappatoire, il ouvre des perspectives et enrichit d'échanges d'expériences et de réflexions, divers questionnements et problématiques; il permet de trouver des solutions collectives. En terme d'accès à la terre, il n'existe pas 10000 alternatives. Soit c'est l'occupation ou la réappropriation d'espace, soit c'est la propriété, qu'elle soit portée par une association, une SCI (société civile immobilière), un GFA (groupement foncier agricole)...; il existe plusieurs formes juridiques dans le cas d'achat collectif un peu moins pire que le seul nom d'une personne. Et la propriété d'usage... Tellement peu évoquée... Mais tellement plus cohérente avec la volonté de mettre en avant des pratiques en rupture avec cette "société industrielle et son avenir". Ce qui importe, c'est ce qu'on y fait, comment on le fait et pourquoi. D'ailleurs, la propriété d'usage sur un terrain à la campagne dans un but d'autonomisation est indissociable, à mon sens, d'une ouverture du projet sur l'extérieur, d'une attitude de confrontation avec les pouvoirs en place et donc forcément d'actions de destruction de structures et rouages du système capitaliste répressif robotaumatisé qui nous entoure.
Pourquoi devoir se vendre dés la naissance? Pourquoi devoir acheter pour vivre?
La réappropriation de l'espace est une réaction logique à comment nous sommes dépossédées de nos vies et moyens d'existences et de subsistances dés que nous arrivons sur cette planète. Ce n'est pas une pratique très courante en Europe que se réapproprier des terres, mais dans divers autres points du monde, c'est une lutte politique et de survie plus répandue. Au Chiapas (Mexique) par exemple, plusieurs villages communautaires se sont ainsi organisés sur des terres de l'état, et produisent leur propres besoins alimentaires, réinventent leur propre école, leurs propres médias (vidéos de promédios)... En France par exemple, le squat existe surtout en ville, mais diverses expériences d'occupation existent aussi à la campagne (dans les Cévennes, en Ariège, sur le plateau des Millevaches dans la Creuse...), et certaines depuis des années, parfois même tolérées par des mairies pas si débiles.
C'est pas simple, mais ça devient assez urgent pour pas mal de gens en France de s'installer à la campagne; et vu la spéculation foncière, la raréfaction exponentielle des terres, et la répression croissante dans ce climat sécuritaire terrifiant, on peut dire que c'est pas du gâteau...
Alors dans ces conditions, partager nos expériences, nos recherches et nos désirs nous encourage à continuer et peut permettre de trouver toujours et encore de nouvelles idées pour faciliter la réalisation de nos vies et de nos utopies les plus folles.
*: la safer (société d'aménagement foncier et d'établissement rural) est un organisme d'état présent dans chaque région/département spécialisé dans l'achat, la vente et la gestion de propriétés rurales. Elle possède les droits de préemption et de rétrocession; et peut ainsi décider à qui et à combien "céder" le terrain; c'est à dire par exemple à l'un de ses membres comme le gros exploitant du coin. Voici quelques infos supplémentaires trouvées sur google: http://www.ifrap.org/2-fromages/Safer-khozes.htm J'ai peu poussé les recherche car ce qui suit en dit déjà long sur les pratiques mafieuses de cette société:
"Préempter les terres, les exploiter, les découper, les distribuer sont l'apanage de nos SAFER pour le malheur du monde agricole et rural. Ces "SAFER", agissent parfois comme si elles n'étaient soumises à aucun contrôle. L'état leur a délégué des pouvoirs très importants, quasiment le pouvoir de rendre la justice entre plusieurs demandeurs." "200.000 dossiers de ventes de propriétés rurales sont soumis chaque année aux enquêteurs des SAFER. Leur pouvoir absolu est redouté et donne lieu à d'innombrables conflits et à de trop nombreux passe droits." "Vendre une terre agricole à votre voisin agriculteur ? Impossible sans le signaler à la SAFER de votre région. Si votre terre l'intéresse, la SAFER peut préempter votre bien et le vendre à un prix imposé puisque, a contrario de l'abolition du contrôle des prix, la SAFER peut fixer le prix de votre terre selon ses propres barèmes et, de surcroît, choisir l'acheteur qui lui convient." "Les agriculteurs ? Lesquels, puisque l'arbitraire dans le choix de l'acquéreur est total ! On chuchote que les responsables de SAFER ne sont pas rares à avoir doublé, triplé voire quadruplé la surface de leurs exploitations… Yves Censi, député de l'Aveyron, expert en questions rurales, n'hésite pas à affirmer : "Ce qui manque aux SAFER, c'est la transparence."" "Ces sociétés ont un but non-lucratif, mais "conserver par-devers soi le montant de la plus-value apportée à un terrain préempté constitue une opération difficilement conciliable avec le but non-lucratif d'un organisme comme une SAFER Fort étonnamment, l'état continue à déléguer son pouvoir aux sociétés privées que sont les SAFER. L'état fait même plus : ses subventions aux SAFER, sont de 7,5 millions d'euros par an et les SAFER ne sont pas soumises aux taxes sur les transactions, l'équivalent pour les SAFER de 50 millions d'euros d'économie par an. Sans parler des subventions européennes dans le cadre du Développement rural national de 6 millions d'euros par an."
Et voilà!!
Remettre les pieds sur terre…
En 1800, 85% de la population française se nourrissait elle-même, et faisait vivre les 15% restant. Aujourd’hui, l’agriculture représente 3,6 % de la population active. Dans 20 ans, on sera à 2 %. Cette activité, entièrement soumise aux intérêts de l’industrie chimique, agro-alimentaire et de la grande distribution, empoisonne les sols, appauvrit la biodiversité, consomme massivement de l’énergie à effet de serre, épuise les réserves en eau, et met en danger l’avenir d’un grand nombre d’espèces végétales et animales (dont la nôtre) dans le Tiers-Monde et ici même. Les OGM et les nanotechnologies (le puçage des animaux n’est que le début…) vont accroître considérablement le pouvoir d’une petite poignée de multinationales intouchables sur le vivant.
Tout ou presque dans notre environnement, éducation, milieu de vie, culture, consommation, nous écarte de la connaissance concrète et pratique de ces gestes fondamentaux qui consistent à nous nourrir, nous vêtir, nous aimer, construire notre toit, faire la fête... Le travail est parcellisé, la vie atomisée, artificialisée, et nous sommes devenus une population hors-sol dans ce vaste hypermarché où tout est sous contrôle, avec quelques îlots de Disneyland, qu’on appelle encore la terre…
Devant une telle situation on peut se voiler la face, faire confiance à « la Science », ne pas regarder les dégâts déjà irréparables à l’échelon de toute notre planète, ne pas se dire que la fin annoncée du pétrole va provoquer, outre cette explosion des guerres qui ont déjà démarré au Moyen-Orient et ailleurs, des catastrophes en série dans une agriculture entièrement dépendante de cette énergie, et de la bourse. On peut également se lamenter, comme on fait souvent devant les avancées foudroyantes des industries mortifères dans notre quotidien… « on n’arrête pas le progrès ! Et puis, c’est si pratique… »
On peut aussi commencer à réagir, tenter de remettre les pieds, voire les mains, sur cette terre. Des jeunes (et des moins jeunes parfois) cherchent à s’installer pour devenir paysan-ne-s. Des réseaux d’acheteurs, des échanges sans intermédiaires se construisent. Des jardins collectifs commencent à fleurir. Des citadin-e-s tentent donc de se réapproprier, au moins en partie, cette question vitale de notre alimentation. C’est que face à la spéculation sur le prix de la terre, à la transformation des fermes de nos régions en résidences pour citoyens argentés de l’Europe du Nord, il devient urgent de réagir.
Des réponses collectives sur la question cruciale de l’accès à la terre s’organisent (comme le GFA de Martre de Bel Air à Penne, dans le Tarn, ou celui de La Ruche). D’autres initiatives sont en marche, comme celui du rachat de La Terre, à Livernon dans le Lot. Des « tontines »(en fait l’organisation de prêts de particuliers à particuliers, sans intérêts) ont été mises en place. Elles constituent le pendant des tentatives qui se multiplient en ville, face à la spéculation sur le bâti, pour permettre une accession digne au logement pour tou-te-s. Droit d’usage contre propriété privée, autonomie, respect et justice contre dépendance, irresponsabilité et soumission, telles sont les valeurs qui peu à peu se dégagent de ces mouvements.
Pour mieux faire connaître ces aventures, un groupe relais s’est constitué à Toulouse. Il se propose de sensibiliser les habitant-e-s de notre agglomération par des projections, des rencontres et des débats, et de permettre aux individus, groupes et associations intéressé-e-s de prendre des parts (c’est à dire une part active et responsable) dans ces projets. Ce n’est certainement qu’un début…
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