Invitation pour les rencontres AMP à lyon

19 - 27 août 2006

Voilà l'appel tel qu'il peut être diffusé pour les rencontres à Lyon. IL se découpe en plusieurs parties, selon vos motivations à inviter tel ou tel collectif ou individu, vous pouvez n'en recopier que certaines parties.

contact : stamp-lyon@pgaconference.org

L'AMP c’est quoi?

L'AMP est un outil de coordination et de rencontre de divers groupes et personnes à travers le monde, se retrouvant autour de luttes et de pratiques anticapitalistes et anti-autoritaires. Depuis 1997, les conférences sont l'occasion d'échanger pendant quelques jours autour de pratiques et de savoirs, et de tisser des liens qui permettent de mieux s'organiser pour des actions communes. Pour plus d'info: www.pgaconference.org. La conférence d’Août 2006 est une rencontre européenne (AMPe) et non mondiale: tout les deux ans sont mises en place des conférences sur chaque continent. La dernière en date en Europe, est celle de Belgrade en 2004. Le groupe ‘Stamp’ est l’organisateur des rencontres qui auront lieux du 19 Août au 3 Septembre dans différentes villes en France. Ce groupe est constitué de personnes du réseau Sans-titre ainsi que de personnes de divers collectifs francophones. La conférence se déroulera sur deux semaines et comportera deux étapes. La première sera une rencontre décentralisée sur cinq lieux simultanément (squats urbains, collectifs à la campagne..) ; pendant 9 jours, auront lieu des discussions sur des thématiques particulières et des chantiers seront mis en place. La seconde étape rassemblera pendant 4 jours, sur un même lieu, l’Espace Autogéré des Tanneries à Dijon, les participant-e-s aux moments décentralisés pour des mises en commun des discussions transversales et pour parler du fonctionnement de L’AMP. Pour en savoir plus sur ce projet, allez sur le wiki http://stamp.poivron.org

Qu’est-ce qui va se passer à Lyon ?

Voilà les différents thèmes que nous souhaitons aborder pendant les rencontres de l'AMP à Lyon. Elles se dérouleront à la Friche, lieu autogéré artistique et politique dans les anciennes usines Renault. Nous vous les présentons tel qu’ils ont été réfléchis jusqu’à présent. Pour autant, cela ne reste qu’une manière d’aborder ces grosses questions, c'est pourquoi nous vous appelons à réagir à cet appel, et à proposer des idées, des ateliers, des discussions, ou tout autre projet, si vous en avez envie. Le contenu de la conférence sur ces thèmes dépendra vraiment de vos propositions. Par ailleurs, le contexte en France, autour de nous, est probablement différent du vôtre sur certains points, et similaire sur d'autres, c'est pour cela que nos échanges seront encore plus intéressants.

SOCIÉTÉ DE CONTRÔLE ET POLITIQUES SÉCURITAIRES

La question du contrôle social est complexe puisqu'elle touche à différents niveaux de la société... Le contrôle fonctionne entre autre grâce aux institutions (éducation nationale, familles, travail, prisons, police, anpe) pour mieux surveiller, punir, éduquer à de 'bonnes manières', pour assujettir l'individu et pour qu'elle-il devienne un 'citoyen honnête'. Ces institutions utilisent tout un tas d'outils de répression (justice), de stabilisation (médiateur-ices de toutes sortes, agencement de l'espace), de manipulation (tv), de surveillance (vidéosurveillance, puces). Elles cherchent à maintenir les individus dans un rapport au monde de faible intensité. Chaque crise de colère est réprimée, quand elle est individuelle, la personne est placée en HP ; quand elle est collective, lors d’un mouvement social par exemple, elle est réprimée par les forces de l’ordre. Face au contrôle de nos vie quelles stratégies adopter : imaginer des alternatives possibles à ces instances de normalisation sociale ou envisager leur destruction ? Il nous semble intéressent de discuter en Aôut des tenants et des aboutissants des différentes politiques sécuritaires pour mieux les cerner et les comprendre ainsi que de trouver collectivement des moyens de détourner ses outils, de les rompre. Car tout ceci est bien plus complexe que ça en a l'air puisqu'il faut également envisager la multiplicité des rapports de forces qui découlent du domaine où ils s'exercent et sont constitutifs de leur organisation, par les jeux qu'ils exercent et les stratégies qu'ils mettent en place. Il serait donc trop facile de tenir l'état comme seul responsable et créateur du contrôle de nos vies. Cette approche binaire, cible un système et de fait l'extériorise de nous alors que nous en faisons partiEs, nous avons grandiEs à l'intérieur et intégréEs ses normes par nous même. Il nous semble donc primordial de revenir également sur les questions des normes, par rapport aux attitudes genrées, sexistes, racistes, par notre rapport aux corps et pour comprendre comment nous sommes marquéEs par nos appris sociaux.

Quelques pistes de réflexions pour les prochaines discussions (n'hésitez pas à en ajouter):

Les différentes technologies au service de l’Etat pour mieux surveiller et contrôler. (Biométrie : Le corps comme possibilité d’individuation et de control/ Normalisation de nos mouvements et de nos corps) Les nouvelles architectures urbaines pour une meilleure gestion des flux humains (lieux publics de plus en plus aseptisés, où des formes de vie ne sont plus possibles, sont réduits à des endroits de passages et aménager dans ce but là). La psycho pharmaceutique comme outil de normalisation et de pacification (les H.P., dernier rapport scientifique de l’INSERM sur les enfants hyper actifs, …). Les médias et leurs propagandes des discours sécuritaires (exploiter l’inquiétude et la peur, donner un sentiment d’insécurité, les différentes lois Sarkozy) Les institutions au service de la normalisation (sortir du système scolaire, détruire les prisons ?)

POLITIQUES MIGRATOIRES, RACISME ET NÉO-COLONIALISME

Les quatre thèmes qui suivent nous semblent liés mais aussi distincts, dans ce qu'ils touchent concrètement. Ils sont très vastes mais s'entremêlent : si l'on en aborde un, on en vient souvent à en aborder d'autres. Ces thèmes sont compliqués car ils touchent à des situations individuelles ou collectives sensibles. Nous nous questionnons beaucoup sur ces questions sans forcément avoir toutes et tous approfondi ces problématiques dans nos vies et nos luttes, mais nous souhaitons les aborder sérieusement lors de ces rencontres car elles nous semblent cruciales.

Nous aimerions faire un bilan des politiques migratoires en Europe et autour de l'Europe, de comment elles se renforcent, de comment elles sont un danger pour de nombreuses personnes, de quels modes de réactions et de résistances existent déjà. Tout cela dans le but de renforcer les résistances, réactions et solidarités.

Le racisme (ou les racismes ?) persiste dans nos sociétés, au niveau institutionnel mais aussi interindividuel, comment l'appréhender ? Comment résister ? Comment réagir ?

En France, l'idée de persistance ou résurgence de formes de relations et d'attitudes coloniales est utilisée par certain-e-s pour expliquer la situation de certains individus et groupes sociaux, à l'intérieur même du pays, vis-à-vis de l'Etat comme vis à vis du reste de la société... Que faire de ces analyses et comment lutter ? Comment cette attitude coloniale est-elle aussi imprimée dans les rapports entre pays, au niveau national mais aussi probablement entre "nous", dans "nos" réseaux ?

Enfin, les émeutes et autres actes de révolte qui ont eu lieu, en majorité dans les banlieues et quartiers populaires, en France, en novembre 2005, comme les mobilisations et révoltes qui s'y produisent de manière plus régulière depuis longtemps, nous questionnent. Elles sont, entre autres, reliées aux trois thèmes cités précédemment : politiques migratoires, racisme, politiques et attitudes néo-coloniales (mais aussi comportements de la police, discriminations socio-économiques, urbanisme...). Si la révolte en a enthousiasmé beaucoup parmi nous, l'impression qu'il y a un fossé en France, entre la plupart des anarchistes, libertaires, anti-capitalistes, révolté-e-s en tous genres, et les personnes révoltées des banlieues et quartiers populaires devrait être aussi l'occasion de questionner ces mouvements... Comment utiliser ces rencontres pour nous rencontrer, renforcer les liens, solidarités et projets entre un maximum de révoltés, mais aussi réfléchir à tout ce que ces révoltes devraient nous poser comme questions ? Qu'est-ce qu’elles nous ont apporté, en terme de rencontres, d'enthousiasmes, mais aussi de remises en cause ? Comment réduire ce fossé, être solidaires, pas que dans les mots ? Et vous qui ne vivez pas en France, il paraît que beaucoup d'entre vous sont très intéressé-e-s... Comment avez-vous vu et vécu ces révoltes, comment vous ont-elles inspirées ou questionnés ?

FOCUS ANTIPATRIARCAT / ANTIHÉTÉROSEXISME

Pourquoi un focus féministe-queer?

La volonté de traiter les questions du genre, de la domination masculine et de l'hétérosexisme comme thématiques transversales présentes dans tous les débats des conférences de l'AMP europe a été exprimée plusieurs fois ces dernières années, depuis la conférence de Leiden en 2002. A Belgrade en 2004 cette tentative a encore rencontré un grand nombre de résistances, mais aussi suscité envies et enthousiasmes. C'est pourquoi, à la dernière réunion des organisateurices de la conférence cette année, il a été décidé de créer un "focus antipatriarcat-antihéterosexisme" sur un des lieux de la partie décentralisée de la conférence, à la fois pour ajouter un focus, et pour être partout présent ailleurs dans la thématisation transversale.

Nous sommes en tous cas décidéEs à insister pour que ce sujet ait une place à part entière.

Pour nous, le groupe de préparation du focus, ce n'est pas un sujet à part, à traiter par des spécialistes. Au contraire, nous pensons que ça concerne chacune et chacun qui veut un monde radicalement différent.

Prendre au sérieux les critiques féministes et queer change profondément la définition de ce qu'est la politique : le champ du politique en est fortement élargi. On sort des définitions classiques, patriarcales qui dépolitisaient et dé-historisaient auparavant des sujets comme le corps, le relationnel, l'émotionnel, le travail ménager, la sexualité...

En fait nous pensons qu'aucune pratique véritablement anticapitaliste et antiétatique n'est possible ou pertinente sans une critique radicale des relations de genre et de sexualité.

À la partie de la conférence qui aura lieu à Lyon, nous voulons créer un espace pour penser le croisement entre les genres, les sexualités et les racismes, la xénophobie, l'antisémitisme, le capitalisme, l'Etat, la nation.....

Quels (pro)féminismes?

Nous voulons mettre en avant des approches qui prennent en compte la critique féministe et queer des identités. Des approches qui soulignent que le problème n'est pas juste que tout le monde est enfermé dans des stéréotypes et des rôles genrées, mais aussi que des groupes précis dominent d'autres groupes, selon des mécanismes tout aussi précis. Des approches qui ne tombent pas dans le piège de parler des oppriméEs, de traiter les victimes d'une domination d'une façon qui contribue à leur oppression, de les représenter comme des victimes passives impuissantes et négliger leurs autonomies relatives. Nous voulons organiser des espaces dont les personnes concernées puissent s'emparer. Nous voulons organiser la possibilité de mettre en cause notre propre position sociale souvent dominante aussi de militantEs et notre embrouillement dans une multiplicité de relations de dominations contradictoires. De prendre en compte d'où nous venons, d'examiner nos projections (positives et négatives) sur les autres que nous ne connaissons pas...

Divers ateliers et discussions concretes ont déjà été proposées et évoquées, avec divers moyens :

Féminisme et rapport à ce qui est désigné comme "la société industrielle": "les nouvelles technologies - outils d'émancipation ou moyens d'oppression et de contrôle ?" Les approches féministes ont été souvent critiquées ces dernières années en fonction de la critique anti-industrielle, soit comme des approches secondaires, soit même carrément comme néfastes dès lors qu'elles remettaient en cause un ordre vu comme "naturel" et donc salvateur par rapport à un "désastre" en cours. Il serait bon quand même de mener des réflexions sur le pourquoi de l'engouement fréquent pour ce néo-antiféminisme, sans négliger pour autant celles sur les dimension "émancipatrices" ou non que des gentes peuvent trouver dans des technologies, ainsi qu'un regard critique sur ce qu'elles peuvent représenter et sur la société qui les produit. envie d'apporter aussi les différentes approches 'culturelles' des différents pays. il a été également proposé de rassembler de la documentation sur ce sujet.

Feminisme et racisme

projection du film "un racisme à peine voilé" ;

Il serait bon en fait de rassembler à cette occasion des groupes de femmes et transgenres issues d'autres cultures qu'occidentales, qui existent et on joué des rôles importants à diverses reprises depuis des années. Des propositions précises ont été faites à ce sujet. Depuis quelques années, des fractures sont apparues sur ces sujets dans le mouvement féministe même, et il serait bon de travailler là-dessus, et pas qu'entre militantes de culture occidentale.

travailler sur croisement des différents thématiques. p.ex. : l' instrumentalisation de la misogynie et de l'homophobie des "autres" en vue de conforter un discours raciste

groupe d'hommes ou de personnes se définissant hommes proféministes "comment dans les milieux autoproclamés " radicaux " ils peuvent se responsabiliser, et s'engager contre le patriarcat et l'hétérosexisme".

ateliers d'autodéfense pour membres de groupes souvent en butte aux agressions et pressions (femmes, lesbiennes, transgenres.)

ateliers contact-improvisation: une pratique corporelle alternative ?

espaces de parole autour de la mononormativité, de l'hétéronormativité, de la normativité des genres...

infokiosk féministe

écoute des émissions radio de DégenréE - l'émission pour déranger!

Tout cela n'est qu'une petite partie des contenus que nous pourrions aborder lors de cette rencontre. Voici une liste de thématiques proposées, non-exhaustive bien sûr.

Cette rencontre se construira avec les propositions et apports de chacunE, alors n'hésitez pas à l'alimenter. contact du groupe de préparation: stamp-feminisms@pgaconference.org

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STAMP: ThemesLyon (dernière édition le 2008-12-19 18:59:56 par anonyme)