Culture, censure...
Un pot represente un enfant, un tabouret represente les parents, et entre les deux une poussette en plastoc represente le merveilleux monde de merde mis à la portée des enfants. La question est: si on ne fait pas médiation, on est bercé de l'illusion que l'enfant sera assez fort face à ce qui est une vrai envahissement hyper-sournois, si on fait médiation, on se berce de l'illusion que c'est possible de faire barrage. Un extra-lucide se lève et met la poussette sur le pot et le tout dans le tabouret et déclare que c'est à partir de cette situation méga-bordélique qu'il faut se poser des questions.
Le constat:
c'est une situation nouvelle de devoir dire non à la télé, et autres vidéotés, pour laisser du temps tout simplement à la vie ensemble
le problème qui se pose est plus un problème de vie en collectif qu'un problème spécifique adultes/enfants on peut agir sur le fait que l'emetteur (enfant) ne soit plus sensible au matraquage oui mais on baigne dedans
être une reference est une piste pour désamorcer
il faut poser des pratiques differentes, certes, mais il faut aussi sortir de ce modème emetteur/recepteur trop simpliste. Il se passe plein d'autres choses, c'est beaucoup plus diffus : je suis avec des gens et je ressens le besoin d'être comme eux, j'assume pas d'être different-e des autres, j'ai envie de faire plaisir, j'ai envie de transgresser, je suis curieux...
le jeu entre les enfants est souvent de se battre pour avoir “le truc le plus gros quio clignote le plus”
je me faisais chier à gagner de l'argent et j'avais besoin de le depenser en achetant n'importe quoi; je m'en suis sorti en arretant de bôsser
Des pistes:
avoir une pratique d'interdiction puis décision de faire exception en expliquant bien à quoi on a à faire
et on part en petits groupes pour continuer à discuter
culture censure, compte rendu d'un petit groupe
Question: Est-ce que la question du choix se pose vraiment dans cette société. Quel est le sens de proposer certaines choses aux enfants et pas d'autres?
La censure: a-t-on le droit d'interdire un objet à un enfant lorsqu'on va, par exemple, au supermarché? c'est à dire qu'en arguant de laisser la liberté à l'enfant de choisir, on ne le laisserait pas plutôt se faire manipuler par une société de consommation extrêmement avide d'influencer les individus jeunes?
Quelqu'une expliquait qu'il n'était pas question pour ellui, sous prétexte que son enfant avait le désir d'aller au Mac do de l'y emmener, aussi parce qu'ille n'avait aucune envie de se taper une visite dans un endroit de ce type, et a fortiori pour/avec un enfant. Les enfants ne sont pas libres de choisir, on s'en rend compte dès lors qu'on entre dans un supermarché. Même des adultes reconnaissent une espèce de dépendance à la consommation et des comportements absurdes liés à l'étalage des marchandises.
Quelqu'un proposait de donnait à l'enfant une somme d'argent de poche avec laquelle ille satisfairait ses désirs. D'ailleurs, cette personne racontait un cas d'école, pisque ses enfants ont acheté un objet qu'il avait jugé a priori inutile et débile et qui s'est trouvé en un temps record cassé. Ce qui lui a permis de leur expliquer, preuve à l'appui, l'inutilité de ce genre d'achat. Et les mômes n'ont plus racheté ce genre d'objet.
Question: Si les mômes veulent regarder une série télé débile, fait-il le leur accorder?
Quelqu'un racontait qu'il avait laissé ses enfants regarder une connerie à la télé, mais en les accompagnant, en leur expliquant les ressorts moralistes et les trucs archis nuls... En effet, les enfants ont rapidement été dégouté et n'ont plus regardé cette série plus de deux fois;
Plusieurs personnes ont appuyé cette démarche de l'accompagnement avec explication et critique constructive à l'appui.
Quelqu'une a fait remarqué qu'elle avait l'impression que ce la ne marchait pas vraiment, en prenant l'exemple d'activistes-philosophes super radicaux dans leur critique de la société et se fondements.....qui se tapent des films de merde d'action chaque nuit et joue en réseau à des jeux débiles sur ordinateur.
Des gens pensent alors important de faire, justement, la distinction adultes/enfants. Les adultes ont bien plus d'outils pour comprendre le monde, pour y vivre en toute conscience. L'enfant reçoit ses outils de l'adulte. Il n'en a pas et est dirigé par les adultes. Les adultes se démmerdent avec leurs contradictions.
Les enfants sont des éponges, et les adultes tentent toujours de leur imposer leur propre vision des choses, de les influencer. Certains parlaient de limiter les désirs des enfants, en cela que ces désirs n'en sont pas puisqu'ils sont fabriqués par la société entourante. Mais des voix se sont élevées contre ce concept de “limiter les désirs des enfants” en arguant que cela entraîne nécessairement la création des frustrations. si les adultes regardent la télé, pourquoi pas les enfants?
De même que les bébés qui désirent être avec leur mère, on trouve ça izarre, on les couche dans une autre chambre, on les laisse comme ça, tous seuls, on leur impose des rythmes qui ne sont pas les leurs, on les censure.
Alors qu'il faudrait les accompagner, et par exemple leur donner les moyens d'acquérir des outils de critique des images, reconnaître une image réelle (docu) d'une image montée (fiction) etc. Cependant, les sollicitations et les pressions sur les enfants sont très fortes et arrivent de partout. Il serait intéressant de lister l'impact de cette pression sur nous, sur les enfants, si c'est possible.
La question aussi est comment on visibilise que ce sont les institutions et les idéologues qui créent ce monde de merde, ainsi que les modes d'actions qui répondent à ces frustrations d'un monde imposé. On se retrouve devant cete espèce de contradiction: des parents qui se demandent comment et si ils vont interdirent et censurer pour “protéger” leurs enfants, et de l'autre voici des activistes qui luttent contre des parties de ce monde....Les parents peuvent se trouver rapidemment découragés devant l'étendue du problème, devant la masse de censure qu'ils sont quasi obligé de faire s'ils ne veulent pas que leurs enfants soient totalement manipulés par ce monde de merde. La lutte est pour cela un bon exutoire et leur permettrait aussi de s'ouvrir à l'extérieur ainsi que de redéfinir des lignes d'action.
Une idée sort de cet échange: pourquoi ne pas intégrer les enfants à nos actions? On a toujours tendance,sous couvert de protection, à les séparer totalement de nos vies extérieures, d'autant lorsqu'il s'agit d'actions de protestation ou autre.
Quelqu'une explique qu'au fond du fond, les besoins essentiels des enfants sont simples: manger, boire, grandir. Elle ne voit pas pourquoi elle n'inflencerait pas sur la construction de leurs désirs en les faisant participer aux luttes pour construire, justement leur monde d'adulte de demain (c'est méga romantico ploufplouf).
Pour cela, elle aimerait être avec des non-parents.
Quelqu'un préfère aimer les enfants pour qu'ils soient capables de résister. Mais la donne change aussi selon qu'on soit obligé de dire non et de censurer dans un monde imposé, ou de pouvoir faire des vrais choix. C'est très souvent une position intenable de critiquer cette société tout en s'en servant.
Idée: aller chez Mattel avec des enfants et faire des actions.
Ce n'est pas faisable de tout censurer, en plus c'est trop simpliste. Nous vivons dans un monde où la télé existe, où les macdos existent....je ne veux pas fermer les yeux, je veux connaitre ce monde dont je fais partie, aller à macdo, regarder des horreurs.
Quelqu'une dénonce le lien entre le fait de soumettre les enfants à une répression, une censure et en même temps exiger qu'ils soient autonomes et qu'ils se démmerdent tout seuls....C'est plus pratique.
Mais non, ce n'est pas comme ça, si les parents veulent suivre le désir de leur enfant, alors l'enfant dort chez eux jusqu'à 3 ans et pas dans une piaule séparée.
On s'est reposé le problème des groupes qui se posent des questions sur les relations interpersonnelles.