FRAYSSINOUS, AMPe 2006
COMPTE-RENDU du samedi 26 août, l'après-midi,
dans la structure-cuisine-taverne-bar du fond de l'espace
BILAN DU DERNIER JOUR, DE CE QU'ON EN A PENSE QUAND MEME
Le bilan, temps de célébration…
Si le bilan peut apparaître comme une technique de management et nous rappeler les pratiques existantes dans les entreprises, ce feed back offre à notre travail un moment collectif ou certes les divergences d'opinions, de fonctionnement et les clivages s'expriment et tant mieux. Mais il offre aussi, et il nous appartient de le voir ainsi, un temps de célébration, comme un rituel qui nous permettrait de sentir cet espace temps partagé.
On propose de faire un tour de table, en revenant, entre autres, sur ces quelques trucs auxquels on a pensé:
Vie collective et auto-organisation
Le constat qui se pose à nous à l'issue de cette semaine intense questionne le fondement meme de l'auto organisation.
Le "faire à l'avance" semble ne pas offrir une position très agréable aux "organisateurs" et favorisent peut-etre une certaine passivité face à la vie collective et la spécialisation. Ne serait il pas préferable de ne pas anticiper le planning et éventuellement de monter de structure ensemble...
Une piste : préparation fasse partie intégrante du rassemblement. Sur Toulouse par exemple, ça ne s'est pas posé comme ça: il y a eu un film sur la construction de la maison qui a permis de montrer ça et de le faire partager à d'autres dès leur arrivée. Question de la participation des gens. Quelques personnes ont pris en charge beaucoup de trucs, elles l'ont visibilisé, mais ce n'a pas suffit, et il n'y a pas forcément eu assez de répondant, même si ça a globalement fonctionné. Les tâches d'auto-organisation sont sans doute apparues comme secondaires, et conçues comme telles par les gens. Peut-être trop de moments de débat et pas assez de temps pour le reste, qui devient des poses entre les débats. Ce sur quoi on a merdé, c'est qu'on avait monté une infrastructure beaucoup trop grosse pour le nombre de gens et qu'on n'a pas pu s'adapter, comme une erreur de gabari, 2000 personnes au noborder, c'était pas pareil que 100 personnes. Sur la question des infrastructures, il y avait peut-être trop de dômes et pas assez de cuisine (manque de bouffe et de matos). Au niveau de l'auto-organisation, on ressent parfois l'envie que ça se passe tout seul, et laisser place à une non organisation formelle en tant que champs d'experimentation.
Différentes choses qui favorisaient une désorganisation permanente:
On ne savait pas comment se comporter avec les gens du lieu, c'était pas très clair; l'amp draine des gens très différents; y'a quand même plein de gens qui ne sont pas restés tout le temps de la rencontre et c'est difficile de faire les choses dans la durée. On ne sait pas pour combien on va faire à bouffer, si les gens sont là en vacances ou pas... On savait que des gens allaient arriver ou partir en milieu de semaine, ce qui n'est pas un problème en soi. Ce qui est problématique, c'est qu'on n'y ai pas un peu plus pensé. et pareil sur le "choc des culture" (alternos/activistes entre autres…..)... potentialisons le choc! C'était à la fois bien de se retrouver dans ce petit milieu ou peu de personnes étaient venues par hasard. Mais en même temps, on peut déplorer le manque de personnes venus d'ailleurs (personnes venues d'europe de l'est). Ca pose la question des contacts pris au préalable.
Retour des personnes de frayssinous qui finalement pense que les rencontres ont été une bouffée d'air. Il y a eu en même temps plein de phase différentes et des moments assez durs de retournements anti-amp contre les personnes du lieu qui faisaient le lien.
Une semaine dense disions-nous puisque au dela de la vie collective se tenait les thématiques enfance et anti-indus, des chantiers et des ateliers…Beaucoup, beaucoup difficile de tout faire vivre du coup…
Transversalité des thèmes, les débats en eux-mêmes
A propos de transversalité c'est à dire de l'idée que les deux thématiques s'enrichissent mutuellement, on peut faire plusieurs constat. La difficulté première semble être liée au grand nombre de choses proposées qui n'a pas tant permis le décloisonnement (réunions aux mêmes heures, pas tant de gens que cela non plus…..). La transversalité semble s'être opérée essentiellement sur le débat autour des objets. Et ce fut fort intéressant. On aurait sans doute pu remplir le planning avant, et réfléchir un peu plus cette structuration matin-aprèm.
Quant aux thématiques abordées, les ressentis divergent
pour certains, les deux thèmes étaient très différenciés. "L'anti-indus", c'est de la connexion, de la théorie, c'est un thème qu'on a déjà développé alors que l'enfance c'était un terrain vierge qu'on défrichait. Il en est ressorti que des personnes étaient en difficultés personnelles avec leur famille et avec les institutions. à un moment, on s'est demandé si on pouvait se retrouver pour en parler. il s'agissait alors d'aborder la responsabilité collective face aux géniteurs dans ce genre de cas. Il aurait été intéressant de le faire avec les gens qui n'étaient pas venus pour réfléchir sur cette thématique, ce sont quand même des gens qui réfléchissent sur la société qui induit ce genre de rapports.
A propos de la thématique enfance, ce n'est pas du tout fini et il serait bon que ce soit l'amorce d'un `"truc", groupe de travail ?!…..
Il ressort globalement qu'une semaine, c'est super court pour avoir de vrais confrontations d'idées. Et, il semble que la thématique anti-indus n'est pas su dépasser les notions déjà parcourues par ailleurs, qu'on ait pas su déboucher sur des stratégies. On n'a pas été capables de poser des envies de discussion stratégiques de manière assez forte pour que ce soit possible.
Et la formes des débats dans tout ça…. Partisans du formalisme ou réfractaires convaincus ou peu habitués aux débats…
Il y a eu quand même pas mal de problèmes dans les discussions, certaines qui finissent floues, certaines qui sont très tendues, voire qui ne se passent pas, etc.
Il y a à ce sujet deux niveau de débat: discuter sur telle ou telle forme comme intéressante ou pas, et discuter du fait de se donner des formes en soi. Débat sur le formalisme en tant que tel, comme rigide, et outil d'une élite éclairée? Différence entre inventer des règles pour un jeu ensemble, et venir jouer à un jeu dont les règles sont posées au préalable, tout en pouvant les remettre en cause. Dans l'AMP, cela ne semble pas clair.
C'est difficile de remettre en cause ce qui est pensé en amont par quelques personnes,comment et pour quoi d'autres. On aurait pu aller plus loin dans l'expérimentation des formes. Comment ne pas devenir des spécialistes du refus des spécialistes.
Les chantiers, les ateliers
Les chantiers autour du lieu n'ont pas tres bien fonctionné. Les ateliers qui avaient été pensé ont vite été abandonné ( cabanes par exemple), désinvestis. Manque de temps, puis comment faire pour ne pas retomber dans le role du gentil animateur….L'atelier menuiserie avec outil manuel a vécu un peu tous les jours, discretement tenace et efficace.
A propos des enfants
Malgré l'envie et l'effort fait pour mettre fin au clivage adultes-enfants, on est arrivée à des limites qui ont conduit à mettre de côté "faire des trucs avec des enfants". Ce point a été aussi souligné par des enfants. Le moment de jeu de piste suite à une rebellion des momes face à nos réunions (ils se faisaient virés des domes pour les reunions auxquels ils ne souhaitaient pas participer) était un moment super intéressant pour ça. Attention, le jeu de piste, c'est peut-être une tentative de médiation faite par des adultes qui a neutralisé un truc bien plus direct (comme auraient fait des syndicalistes). Alors interroger la place de l'enfant, mettre en place des pratiques avec/autour des enfants semblaient intéresses bon nombre d'entre nous sans que nous y parvenions réellement. Rien que leur présence dans les réunions a été un apprentissage: supporter les cris, les va et vient et les gérer collectivement. Il semble que le dome enfant adapté aux tout petit ne l'était pas pour les plus grands et se retrouvaient un peu trop excentrés, sans lumiere le soir.
Il a peut-être manqué un temps d'expression à proposer quotidiennement aux enfants, ou un atelier d'expression qui aurait proposer une forme autre que celle de la reunion.. On est au début de qqch, de vivre avec des enfants pour faire face à une séparation assez indigeste qui est aussi un projet de société.
Sentiment que mes propres critiques n'avaient pas vraiment place dans cette rencontre, et puis en même temps je ne m'en suis pas donné les moyens.. Quand le choc est trop grand entre les mots, les pratiques, etc., ça prend plus de temps.
Peut-être que je préparerai pas des formes pendant des heures pour cette raison. A propos de ces histoires de programme, de présentations à rallonge, etc., c'était aussi truc super difficile de penser à très peu nombreux a une infrastructure pur la remettre ensuite à plein de gens qui doivent se l'approprier. On a aussi manqué de rigueur en termes d'horaires, de comment on termine une réunion, etc. Moi, j'ai eu du mal avec la forme des discussion.. Y'a des choses qui pourraient être intéressantes même pour les radicaux des radicaux. Globalement c'était pas mal.
Et puis c'était vraiment logique, vu à quel point les gens étaient différents.
CC si tant est qu'on puisse…en vrac et dans le desordre
Alors satisfait de cette rencontre? des choses ont évolué et tout, mais enfin, ça aurait pu être super différent. Déjà assez formidable d'avoir pu organiser ça.
Après, c'était un projet de taré et on a énormément grandi, on s'en rendra compte plus tard. A un moment, on a été super ric rac et rock'n'roll attitude. On n'avait plus les moyens de prendre du recul, on n'avait plus le temps et l'énergie de s'adapter.
C'est la meilleure réunion de l'amp à laquelle on ait assisté (forme et lieu choisi). Manque peut etre des des actions concrètes pour le futur. Mais rencontre de gens avec lesquels, entre lesquels le liant a pris et susceptibles de faire des choses. A suivre