Discussion à propos de la territorialisation des luttes et du rapport que l’on peut avoir avec les mouvements paysans

Est-ce que l’on peut parler de luttes paysannes en France et plus globalement en Europe?

Les luttes paysannes (paysans : ceux/celles qui vivent sur le pays, volonté d’auto-subsistance, formes de vie communautaire) d’après guerre ont permis la création de structures de type « coopérative » (crédit agricole, safer, etc.) qui se sont, les décennies suivantes, institutionnalisées et bureaucratisées.

Différence a été faite entre les mots « paysan » et « exploitant agricole ». L’ « exploitant agricole » n’étant qu’un élément de la chaîne de production capitaliste : il produit des patates mais pourrait fabriquer et vendre indistinctement des boules de pétanques ou des lunettes.

A propos des luttes paysannes, un exemple a été donné sur la lutte du Larzac (70’s). La rentabilité récente des terres (grâce aux avancées techniques) explique

Finalement, il n’y aura pas de mouvement paysan en France et en Europe. Mais les luttes paysannes plus lointaines géographiquement – hors du monde occidental - nous paraissent plus proches. Dans leurs luttes apparaissent des préoccupations plus proches des critiques anti-industrielles (destruction des formes de vie communautaire, dépossession de la terre et des moyens de production, perte d’autonomie). Ce qui s’explique peut-être aussi par le fait qu’ils se battent contre la destruction de formes de vie qui sont déjà détruites par ici. On se sent donc plus proches des paysans du Chiapas ou en Inde que des agriculteurs de la Confédération paysanne… Cette lecture anti-industrielle viendrait du fait que le « désastre » (!!!) ne fait qu’arriver là-bas ! Est-ce qu’il n’y aurait pas une part d’idéalisation de notre part ?

Le point des néo-ruraux ! Le problème des néo-ruraux… Les « bourrus » comme on les appelaient dans les années 70. Ils sont souvent plus préoccupés par la création de niches économiques. Si la démarche initiale est politisée (lutte contre la grande distribution, critique de la société de consommation, préoccupations écologiques, etc.), la limite immédiate de ces pratiques est que l’on ne sort pas de la sphère production/consommation, pas de création de sens commun et de formes de vie communautaires, démarches individualisantes… Chez certains d’entre nous, il existe des liens avec les néo-ruraux, pratiques, amitiés même s’il n’y a pas forcément d’entendement au niveau politique. Peut-être que la question a été un peu rapidement et trop simplement posée ? Peut-être à creuser ? Des choses à faire avec ceux que l’on appelle des « néo-ruraux » ?

Lutte des travailleurs OMI en agriculture intensive, dans des vergers industriels.

Comment sortir la question de l’alimentation des rapports producteur/consommateur et ruraux/urbains ? Comment les ruraux consommateurs pourraient envisager de s’organiser pour porter des questions communes ? Exemple des AMAP, qui ne modifient guère le rapport producteur/consommateur, malgré parfois les volontés des amapiens eux-même de sortir de ce clivage. Problème d’espace et de la capacité à s’organiser localement.

STAMP: ESpace,_territoirialisation_et_luttes_paysannes (dernière édition le 2008-12-19 18:59:48 par anonyme)