Dimanche 28 Août 2006, Frayssinous.
luttes anti-industrielles, perspectives concrètes, luttes à mener… BILAN DE LA SEMAINE
Gestion comportementale des enfants & psychiatrisation...
Un constat: une société psychiatrisée
Avec le rapport de l'INSERM - la délinquance envisagée comme pathologie et le développement d’une « psychologie comportementale » - et le rapport Benisti, un seuil a été franchi dans la psychiatrisation et l’individualisation des questions collectives et sociales.
Laing et Cooper, deux piliers de l’anti-psychiatrie, remettaient en cause la séparation bourgeoise santé/maladie et la question de la psychiatrisation sociale. Par exemple, la schizophrénie doit être envisagée comme une maladie sociale et doit être prise en question par la société toute entière.
Une autre intervention émettait un avis différent. Si le contrôle se renforce effectivement sur les parents et les enfants, il ne faut pas négliger le développement d'un environnement qui n’est pas sans influence sur les comportements. L’hyperactivité peut être une réalité liée au mode de gestion moderne des gens. Il faut reconnaître l'existence de symptômes engendrés par la société elle-même, déjà psychiatrique, qui ne seraient dès lors pas qu'une mystification (du côté des effets des additifs alimentaires, qui pourraient être liés à l’hyperactivité on trouve pas mal d’informations en Angleterre. En France, deux bouquins ont été signalés Ces Maladies créées par l'homme par Belpomme et La Société cancérigène.).
Des liens à établir, des réflexions à mener...
Des gens sont intéressés de creuser la question du “traitement de l'enfance” et voir du côté des éducateurs spécialisés, leur situation, leur réaction, d’autant qu’ils doivent désormais faire passer des données aux instances psychiatriques et policières. Certains ont du mal à supporter cette logique de délation (voir les manifestations d'éducateurs en marge des manifs anti-CPE).
Il y a plein d'associations en psychiatrie qui ont signé la pétition contre le rapport Benisti et qui ont la volonté de politiser ces questions. Il y a également des choses à creuser du côté des mouvements anti-psychiatriques – passés - , écrits et réflexions. Un exemple de positionnement individuels ultra-radicaux : un mouvement en Allemagne à Heidelberg d'étudiant en psycho et socio qui sera en filiation directe avec la RAF…
En Europe, il y a pas mal de gens sensibles à ces questions. A Londres, il y a un groupe bien organisé sur ce sujet appelé “Mad Pride”. En France, le milieu anti-psychiatrie en France est peu lié aux mouvements sociaux et est surtout constitué de groupes isolés. Malgré ça, des discussions ouvertes sur l'anti-psychiatrie organisées à Grenoble attiraient toujours pas mal de gens.
Le Syndicat de la Médecine Générale (SMG), quoique groupusculaire, a des positions intéressantes sur une « utopie médicale » : des projet de centres médicaux autogérés dans des quartiers, une revue Pratique. Les Cahiers de la Médecine utopique. Leur positionnement est pro-étatiste (leur volonté actuelle est de s’ouvrir à d'autres secteurs que la médecine générale pour peser sur le programme politique du P.S….), mais ils ont des réflexions intéressantes.
La question se pose évidemment de la nature des liens qu’on crée avec des gens a priori éloignés de nos pratiques… Comment développer des liens avec eux sans se faire capturer par un discours pro-étatiste ? Comment ne pas se retrouver dans la même situation qu'avec les OGM ? Bien réfléchir au discours qu’on veut porter…
L’idée a été émise d’en parler avec des enfants et notamment des « infiltrés », c’est-à-dire ceux qui vont à l'école.
Evidemment, il y a des liens à faire avec des gens plus proches de nous comme les groupes anti-carcéraux, qui ont déjà commencé à s’intéresser à ces questions.
Enfin, la remarque a été faite qu’il faudrait se méfier de l'Eglise de Scientologie que l'on pourrait croiser sur notre route dans des réunions publiques sur ces sujets ! Ils luttent notamment de façon très active contre les électrochocs et la sismothérapie.
Des trucs à creuser...
Une association nationale, dont on n’a pas retrouvé la nom, a été très efficace pour faire reconnaître l'hyper-activité comme une maladie et être “prise en charge”. Les “fous rebelles”, très critiques par rapport à la ritaline, ont été très attaqués par cette association.
La Caf reconnaît également l'utilité de la ritaline et le conseille. Ce traitement est utilisé pour 6 000 enfants en France. Aux Etats-Unis, ont lieu les premiers procès faits par des enfants qui ont eu des traitements à la ritaline, et on peut imaginer là-bas une mise en place prochaine d'un fond d'indemnisation.
La pilule “concordat” est faite pour obtenir l'obéissance et peut être prescrite par les pédiatres.
Sabotage des prochaines élections françaises dans la perspective de cette lutte contre l'individualisation des problèmes.
Une rencontre?
Proposition a été faire de se retrouver dans cinq mois avec des réflexions et actions plus avancées. Dans le cadre des réunions Sans-titre, du temps pourrait être consacré pour réfléchir à ces questions, préciser le rendez-vous et lancer des invitations à des amis que ça pourrait intéresser.
Biométrie et psychiatrisation : 2 questions différentes… Mais un bon outil pour les deux : établir des listes des établissements, laboratoires avec les lieux et adresses, etc. impliqués sur ces questions (comme cela a pu être fait autour des nanotechnologies à Grenoble ou pour le TGV Lyon-Turin dans le Val de Susa).
Biométrie...
Cibler la CNIL. Ce qui serait en plus pas mal pour renforcer un réseau européen/biométrie.
A Lyon, un groupe s’est monté à propos de la biométrie. A Paris, on a toujours besoin d’argent pour le procès (suite à la destruction de 2 machines biométriques dans un lycée) et il y a la possibilité de tourner dans différentes villes pour organiser projection et débat.
A Angers, il y aurait un instrument de contrôle installé à l'entrée de la cantine dans une école primaire catholique (article de CQFD). Ne faudrait-il pas poursuivre (faire ?) la liste des établissements avec des installations biométriques?
En Angleterre: biométrie extrême car on va passer directement de pas de carte d’identité à une carte d’identité biométrique. Dessus devrait être inscrits les « criminal record » et « medical record ». De plus ces cartes seront obligatoires à partir de 5 ans, contiendront toute l'histoire des parents et les professeurs auront accès à ces informations. Se pose la question sur la manière de faire circuler ces informations. A ce sujet, une vidéo devrait être réalisée et circuler.
Et une astuce pour la route...
Pour les empreintes digitales sur les cartes d’identité, se passer la peau avec du papier de verre pour se faire un simulacre d'empreinte...
Libérer des espaces?
Une proposition/question qui n’a pas été creusée : réfléchir aux moyens de libérer l'alimentation des processus productifs, de rentabilité, etc.
La guérilla potagère est un mode d’action transversal, qui rejoint les seeds savers, la libération de la terre. Des ressentis divers sur le fait d’utiliser des semences pour des jardins éphémères. Réfléchir à la façon de former des jardins collectifs, de quartier. Il y a un guide pratique de la guérilla jardinière qui se prépare…
Libérer des espaces à la campagne?
Une question qui revient souvent… Beaucoup de gens passent dans les lieux déjà existant, qui ont un besoin concret de savoir comment faire. De plus, il y a pas mal de gens isolés dans ces questionnements et qui comptent sur quelques groupes soudés ou quelques lieux pour répondre à ces questions. Il y a également pas mal de fausses idées sur la vie collective ou sur la vie à la campagne. Même si plein de choses ont été faites (tentatives collectives d’occupation de terres, etc.) peut-être vaudrait-il le coup de se poser la question des cadres à imaginer pour avancer sur ces questionnements ? Faut-il rester sur des modes d’information informels ou porter une énergie là-dessus?
A noter:
- Rencontre dans un manoir en ruine entre Angers et Rennes sur les installations à la campagne courant octobre
- A Poitiers, l'année dernière, discussions sur comment lutter face à l'agro-industrie. Deuxième rencontre en Espagne à Murcia.
Une question n’a pas été abordée:
Des réactionnaires sont sensibles à certains de nos arguments, que faire?