Au Fait !

Cette rencontre va rassembler des personnes d'identités et d'origines très différentes (genre, origine géo-politique, apparence physique, âge, validité.). Ces différences même vont donner de la richesse et du piment aux moments que l'on va passer ensemble. Nous allons aussi de fait nous retrouver face a des rapports de domination et/ou d'exclusion très variés : racisme, sexisme, rapports de classe sociale, ihomophobie, lesbophobie, transphobie, agisme, validisme...

Les Hallmarks de l'amp parlent d'un rejet très clair de toutes formes et systèmes de domination et de discrimination dont (et de manière non, exhaustive) le patriarcat, le racisme et le fondamentalisme religieux. (Ca nous fait une belle jambe), pourtant se dire antisexiste ou antiraciste ne suffit évidemment pas. On ne peut penser que l'on va laisser à la porte, en arrivant ici, des formes de domination intégrées aussi fortement ancrées dans la manière dont nous relationnons quotidiennement aux autres.

Dans la société en général tout comme dans les milieux militants radicaux, les normes qui entraînent des rapports de domination restent bien souvent implicites, non débattues et d'autant plus violentes. Il est important pour s'y confronter de rendre visible et d'expliciter certains modes de comportements qui engendrent ces oppressions ainsi que de les questionner.

Alors voila deuxtrois remarques pratiques (et non pas des règles universelles de bon comportements) issues d'expériences d'autres rencontres, de nos vies et notamment de réflexions antiracistes et feministes sur le personnel et le politique.

La démarche même de produire un tel texte a été et sera sujette a débat. Pour le dire de manière un peu grossière et caricaturale : Pour certaines personnes, il était nécessaire de poser un cadre et des objectifs en terme relationnel pour se sentir dans un espace ou certaines dominations sont vues comme une préoccupation commune et partagées. Certaines personnes voudraient visibiliser des problèmes sans forcément poser de cadre pour les résoudre. Pour d'autres, le fait même de poser des attentes en terme de comportements recrée des phénomènes de normalisation et de contrôle qu'ils/elles jugent extrêmement dangereux...


On voudrait promouvoir dans ces rencontres l'expression d'opinions, de choix, de tactiques parfois radicalement différentes. Pour que cela soit possible, on souhaiterait laisser une place réelle a l'écoute, au débat, et a la contradiction et que soit prise en compte la diversité des contextes dans lesquels les personnes s'inscrivent. A des moments des gens choisissent aussi de se taire et c'est pas la peine de les emmerder.

Nos préjugés peuvent déranger, mettre mal à l'aise ou en colère. On a tout-e-s notre propre manière et envie de (re)définir ou non nos identités. Il est délicat de présumer connaître le genre, le peuple, les préférences sexuelles ou relationnelles, les origines, positions politiques ou quoi que ce soit d'autre de l'identité des autres. On a envie de briser plein de normes comportementales, sexuelles et politiques imposées et de faire émerger des "différences". Face aux contraintes sociales, des personnes et groupes se battent pour affirmer des identités subversives et singulières. Mais on est pas pour autant dans un respect droit de l'hommiste et social-démocrate des différences tant que celles-ci ne font que reproduire des structures de domination.

"On va vivre plein de trucs chouettes" ouai sûrement. On se fait pas d'illusions, on sait aussi que dans ce type de rencontres comme partout il y aussi régulierement des agressions diverses et violences sexuelles ou autres qui bousillent la vie de personnes.

Dans le cadre de relations affectives et sexuelles, il est important qu'il y ait un consentement explicite entre toutes les personnes qui veulent y prendre part. Le consentement repose sur l'explicitation de sentiments et d'envies réciproques, sur un accord sur ce que l'on va faire ensemble, les limites que chacunE veut y mettre, sur une prise en compte des rapports de domination existants entre les personnes. 'non veut toujours dire non'. Se mettre d'accord est valable pour une fois, sans présumer que parce qu'une personne a désiré une chose ou s'est comportée de telle manière, elle voudra le faire à nouveau dans le futur sans que cela soit requestionné. Les personnes placent différentes limites sur leur espace personnel et sur les contacts physiques. Nous voulons presque touTEs différentes choses, envers différentes personnes, à différents moments. Cela arrive que quelqu'un-e semble nous eviter, nous fuir à plusieurs reprises, détourner son regard, s'ennuyer, ne réponde pas à des rapprochements physiques ou à ce qu'on lui dis. En se méfiant fort des généralités et surinterprétations et sachant que c'est très variable suivant les personnes, les cultures et les circonstances, le langage corporel et les attitudes peuvent néanmoins etre le révélateur d'une situation de domination, à commencer par nous indiquer que nous sommes en train de bouffer l'espace de quelqu'un-e.

On ne devrait pas chercher à obtenir l'affection de quelqu'un en usant d'intimidation, de manipulation, de chantage affectif, d'attitudes qui font pression, de force, et plus généralement si son état physique ou mental empêche visiblement une personne de consentir. Il n'y pas de consentement si une personne est endormie ou inconsciente. On a tout interêt à se poser de sérieuses questions si une personne est epuisée ou sous l'influence forte d'alcool ou autres drogues, si il y a une forte différence de pouvoir social entre les personnes impliquées (origine, genre, âge.)...

Et puis...drink positive or don't !!!

STAMP: AuFaittexterelationnel (dernière édition le 2008-12-19 18:59:52 par anonyme)