FRAYSSINOUS, AMPe 2006 COMPTE-RENDU du jeudi 24 août, le soir, dans le grand dôme du bas, (fait par marcelle)

DISCUSSION SUR L’AMP ET CE QU’ON EN PENSE

1/ Présentation

Pour lancer la discussion, nous avons commencé par une tentative de résumé des questions sur l’AMP, telles qu’elles avaient pu se poser dans la semaine à Frayssinous.

Il y a eu samedi dernier, 1er jour de la conférence, une présentation générale du réseau AMP, de son histoire et des objectifs de la rencontre qui se déroulait, du point de vue de stamp. Elle visait, entre autre, à inviter des personnes à poursuivre pendant la semaine des réflexions sur les formes à donner à ce réseau, sa portée, etc. Plus globalement, la proposition était de réfléchir à la pertinence de son existence-même, à sa remise en cause et/ou à l’invention de nouvelles formes de rencontre et de coordination.

Au fil des discussions de la semaine, l’AMP a été évoquée à quelques rares reprises par des personnes, pour expliciter des habitudes et des préoccupations présentes dans ce réseau les années précédentes (formes de débat et de modération, volonté de coordonner des luttes...). En filigrane, un certain nombre de personnes ont exprimé leur désintérêt, voire leur rejet d’une certain nombre de formes et d’objectifs proposés dans ce sens. Les 10 jours se sont néanmoins déroulés sans qu’aucun moment formel ne soit dévolu à cette réflexion et sans que personne n’en évoque directement la nécessité.

Sur cette base, nous avons donc entrepris ce jeudi un tour de parole répondant aux questions suivantes : Qu’est-ce qu’on en a à foutre de l’AMP? Qu’est-ce qu’on fait ensemble? Qu’est-ce qu’on fait ici? Pourquoi et comment on se rencontre? Cette discussion a donc finalement pris la forme d’une bilan/perspectives, sur l’AMP et sur ce que nous étions en train de vivre à Frayssinous, au cours de laquelle ont émergé quelques suggestions et préoccupations. Ce bilan/perspective sera augmenté d’une assemblée de bilan, samedi prochain, à l’occasion de laquelle cette première discussion sera synthétisée. Pour faciliter la lecture, je retranscris ces interventions non de manière linéaire, mais en les reclassant, en les amalgamant, sans distinguer leurs auteureuses.

2/ CONFERENCE AMPe-2006: ATTENTES ET RESULTATS

Ce qu’on a raté pendant cette conférence... et autres critiques

- Il y a surtout eu des rencontres entre personnes et des discussions de définition et d'approfondissement de nos conceptions mais sans réussir à en tirer des conclusions pour des actions, ou du moins des orientations communes à relayer sur le réseau AMP et ailleurs. On a finalement eu du mal à resserer, à se demander comment on pouvait s'y mettre concrètement. En même temps, il semble à certainEs d'entre nous que les actions que nous avons envie de menner ne se construisent pas en une semaine avec des personnes que nous ne connaissons pas et qu'il est donc logique que ces rencontres se limitent à des prises de contact et des discussions générales.

- Plein de gens ont répété au fil de la semaine leur désintérêt pour l'AMP ou même les préoccupations qui lui sont associées (formes de débat et de modération, volonté de coordonner des luttes....). Plusieurs personnes ne se reconnaissent absolument pas dans le nom « Action Mondiale des Peuple », même si ça parle à d'autre. Globalement, tout le monde s'en fou du nom.

- Des personnes qui ont découvert l'AMP à l'occasion de ces rencontres sont en recherche de pratiques, d'initiative et de groupes pour agir dans ce monde et témoignent qu'elles n'ont pas su le trouver vraiment.

- Que ce soit en 3 jours ou en neufs jours, ces temps très courts ne permettent pas vraiment de rentrer sur le fond des discussions, à trouver un langage commun pour arriver à travailler ensemble...où alors, nous nous y sommes très mal pris?

- On ne peut pas dire qu'il y ai eu des milliers de chantiers, même si il y a eu des acrivités pratiques tous les jours

... sentiment de superficialité et frustrations...

- La dimension internationnale est quasi-inexistente à frayss. On a sans doute pas su inviter les bonnes personnes; le campement sur le changement climatique en angleterre au même moment nous a sans doute privé de pas mal de gens sur la thématique anti-indus; la crainte d'être trop nombreusEuses a poussé certainEs d'entre nous à limiter les invitations. Quelques pistes de travail ont été évoquées, mais elles sont restées sans suite (questions de la biométrie et du traçage en grande bretagne, interpellation de « mouvements paysans » en europe et ailleurs, réseau de non-scolarisation en europe de l'est...).

- Pour de nombreuses raisons, il y a une défection des structures de l’AMP ces derniers temps Elle tient en partie à la transformation du climat politique, notamment à la critique des contre-sommets et de l’activisme international pour une focalisation sur les luttes locales et quotidiennes. Lorsque ces préoccupations (contre-sommets, journées mondiales d’action, etc.) étaient plus centrales et plus consensuelles au sein de l’AMP, il y avait une nécessité de se coordonner, mais ça n’apparaît plus maintenant. Par ailleurs, dans certaines régions du monde, le manque de convenor pour porter le réseau laisse tout simplement la dynamique s’éteindre. Dans certaines autres, comme en Grande Bretagne, l’intérêt persiste mais les groupes se sont affaiblis et dispersés, (certaines personnes ont eu des enfants, certains groupes ont subit un véritables travail de division/sabotage interne, comme à Belgrade et Londres…) La rencontre de Belgrade a sans doute fait décroître l’enthousiasme, notamment avec l’épisode de anti-deutsch et autres polémiques, ainsi que le constat de la défection déjà en cours.

- Même si c’est assez réussi, sentiment qu’on ne s’est pour l’instant doté d’aucun moyen de trouver du relais, pour un prochain convenor, une prochaine conférence.

... Parfois, on ne célèbre pas assez ce qu'on réalise, on ne se congratule pas assez.

Ce qui semble plutôt réussi

- Dans ce context de défection, il n’y avait donc tout simplement personne pour prendre en charge ce réseau ces dernier temps et c’est super chouette que stamp s’y soit mis.

- Des personnes se réjouissent aussi que le processus ait été repris par un groupe francophone, alors que le réseau était jusque-là dominé par des anglophones et des hispanophones, ce qui compromettait en grande partie les liens avec le continent africain, ce qui manque un peu dans le cadre d’une réseau « mondial ».

- On a réussi à réunir des gens aux réalités et aux pratiques assez différentes, même si ça ressemble plus à réunion régionale francophone, à une réunion sanstitre, qu'à une conférence AMP. La question du ghetto homogène ne s'est pas trop posé!

- Même si tout n'a pas été simple, les enfants ont été présents et pris en compte, bien plus qu'à Belgrade par exemple, où la situation était super angoissante.

- Le croisement de thématiques a priori sans rapport téhorique et sans connection pratiques s'est assez bien fait, en choisissant de construire un programme qui ne superpose pas les deux sujets: un matin l'enfance, l'aprèm l'antiindus, et inversé le lendemain. Aps mal de gens ont ainsi pu aller de l'une à l'aure des thématiques. Cela a sans doute permis de faire toucher aux personnes investies sur les thématiques de l'enfance l'idée d'une culture politique et d'action plus offensive, tendis que les personnes attachées à la questions antiindustrielle ont du aborde la question du décloisonnement des luttes avec des enfants sur les genoux. En bref, la coexistence de ces deux thèmes, et de leur préoccupation , pratqies et cultures réciproque a sans aucun doute permis d'opérer certains déplacements, certaines transformations des préoccupations de chacunEs.

- Même si c'est pas toujours facile, on a globalement réussi à faire tourner les choses en terme d'autogestion avec un rythme accpetable pour la plupart d'entre nous: on n'est pas crevéEs! - ça a permit à certainEs d'entretenir une base de confiance avec des personnes qu'illEs conaissaient déjà.

3/ MOTIVATIONS, PROPOSITIONS ET PERSPECTIVES FUTURES

Ce qui a motivé des personnes à s’investir dans le processus de préparation/stamp

- Découverte de préoccupations communes qui ont donné de la motivation pour s’investir sur le processus d’organisation: l’envie de croiser des luttes, de ne pas être dogmatique, de travailler à la transversalité, au déconditionnement, à la sortie du ghetto…

- Envie d'approfondir des questions avec des personnes très différentes.

- Trouver un pretexte pour vivre un truc fou ensemble.

- Apporter au réseau AMP les spécificités de nos modes d'organisation et de nos préoccupations: lien avec le local, autogestion, savoirsfaire pratique, convivialité...

- Travailler sur la transversalité des luttes et des contenus pour enrichir les pratiques de chacunEs.

De manière générale un réseau de ce type pourrait/devrait permettre

- Constituer une « antidote » contre les forums sociaux et autres tendances ONGistes et citoyennistes, maintenir un réseau de personnes en affinité sur des modes d’actions et des lignes politiques (hallmarks), qui permettent, sans connaître intimement les gens, de rencontrer des activistes dans lesquels ont peu déjà –a priori – avoir un degré de confiance important.

- Se donner une espace de coordination au niveau mondial.

- Ne pas confondre la critique des actions et des stratégies avec la critique des rencontres, c'est à dire des outils pour se coordoner, quelques soient actions que l'on met en place.

- Trouver les moyens de se donner des orientations communes, de discerner, même si tout est important, les angles d'accroche communs. Se donner les moyens d'exprimer nos besoins repectifs pour trouver le moyen de s'associer. Permettre de porter les actions, pratiques et réflexions de nos propres groupe (locaux, d’affinité, etc.), au-delà des positions personnelles, dans une perspective de coordination de nos luttes. Si ça ne se passe pas, peut-être cela veut-il dire que personne n'est en recherche de ça en ce moment, ou du moins pas sous la forme que nous nous sommes donnée.

- Faciliter des actions communes, il est essentiel de créer un confiance qui passe par le fait de clarifier nos désaccords et plus largement de développer les contenus.

- « Ratisser » du côté des pratique « alternatives » pour les croiser avec une culture d'actions et d'offensive et les sortir de l'individualisation, quand elles y sont enferrer. Proposer de nouvelles manières « d'informer le public », d'aller vers les gens hors de nos ghettos.

- Faire exister des petits thèmes souvent délaissés comme la déscolarisation, la naissance, etc. De peut-être faire des groupes de travail spécifique là-dessus qui contiueraient à se voir, voire à envisager des actions.

Proposition de forme pour des rencontres à venir

On pourrair rester sur l'idée de groupes et de réseaux de travail sur des thématiques plus précises, comme ce qui existe pour le réseau No Border, Via campesina, etc. parce que ça correspond peutêtre plus à un besoin des gens, à leur manière de travailler déjà. L'idée serait cependant de conserver également la grande richesse qui consiste dans le croisement de ces champs de luttes différents, peutêtre en imaginant de coupler quelques thèmes sur des mêmes rencontres. ce qu'on a appelé la transversalité.

STAMP: A_Propos_de_l'AMP_et_de_ses_perspectives (dernière édition le 2008-12-19 18:59:48 par anonyme)