BELLEVUE - FR

Présentation de Bellevue

Nous sommes un collectif de sept adultes et deux enfants. Nous habitons depuis un an dans une ferme sur le Plateau de Millevaches (Limousin, France). Certains et certaines d’entre nous ont grandi en ville, d’autres à la campagne.

Les forêts qui couvrent les collines qui nous entourent ont abrité un des premiers maquis de la Résistance. L’instituteur d’un village voisin a refusé sa mobilisation pour la guerre d’Algérie et a été soutenu par son village dans cet acte. Dans un autre village du coin, c’est « Maudite soit la guerre » que les habitants et les habitantes ont décidé de graver sur le monument aux morts. Alors il se dit, qu’ici, les gens ne se laissent pas faire. Depuis trente ans des néo-ruraux s’installent sur ces terres et y expérimentent des pratiques d’autonomisation : coopérative d’achat, circuits courts, auto-construction, médias alternatifs, agriculture bio-dynamique, scierie coopérative, trocs en tout genre, etc. Bref, un ensemble de pratiques et un esprit qui ont facilité notre installation et nous intéressent pour leur dimension politique, c’est à dire la vision du monde qu’elles impliquent, même si cette dernière n’est pas toujours formulée.

Nous y puisons, tout en l’alimentant, de quoi renforcer notre démarche collective : entrer dans un processus d’autonomisation à l’égard du système capitaliste et de l’Etat. Pour plein de raisons, la campagne est pour cela un lieu propice ; nous y sommes donc allés ou restés. Au-delà de l’auto-production alimentaire (pain, légumes, fromages, miel…), il s’agit aussi de s’organiser à une échelle plus large pour tout ce qui est plus difficile ou moins intéressant de produire chez soi comme les vêtements, les transports, les livres… Bien que nécessaire, cette recherche d’autonomie matérielle n’est pas pour nous une fin en soi. Dans des proportions variables selon les personnes du collectif, l’objectif est de détruire le système capitaliste, de construire une vie (relations sociales, rapport à la nature, habitat, etc.) la plus dégagée possible des contraintes qu’imposent l’intégration au système économique capitaliste et la conformité aux règlements étatiques, de se sortir de raisonnements et comportements incorporés par des années d’éducation pour transformer soi-même et son rapport avec les autres.

Nous avons construit notre organisation interne de manière à limiter la spécialisation des personnes et favoriser la transmission des compétences et des savoirs. Ainsi les membres du collectif tournent sur les tâches de la vie quotidienne (traire les chèvres, faire la comptabilité, la vaisselle, faire le yaourt et le pain…). Les décisions sont prises collectivement lors de réunions hebdomadaires.

Notre installation à la campagne n’a pas que des motivations politiques. Elle repose aussi sur un ras-le-bol de la ville : l’agression physique par les pollutions et le manque d’espace notamment. Certains ici aiment à rappeler que le béton est un isolant ; il coupe celles et ceux qui y sont des sources de leurs moyens de subsistance (énergie, nourriture…). Ils ajoutent que la ville n’est pas propice à la vie. Notre campagne est aussi un lieu où il y a de l’espace pour faire et une tradition d’entraide pour faire encore mieux. La manière dont nous choisissons de l’habiter permet à celles et ceux qui le veulent d’y trouver un rythme détendant et d’y sentir pleinement la poussée du printemps et la pause annoncée par l’arrivée de l’hiver.

Ceci posé, il nous reste bien des questions. Entre autres : Quelle articulation individus/couples/collectif ? Quelle place et quelle éducation pour les enfants ? Comment obtenir le minimum d’argent nécessaire avec le minimum de contraintes imposées par l’extérieur ? Comment échanger sans calculer avec les gens qui nous sont proches ? Quel équilibre entre nos volontés d’éviter la spécialisation des personnes d’un côté et d’assurer la qualité et la continuité dans ce que nous faisons ?

Motivations et réserves sur l'accueil d'une conférence décentralisée de l'AMP

Lorsque nous avons su que le réseau français de l’AMP cherchait des lieux pour accueillir la partie décentralisée de la conférence européenne de l’AMP, nous nous sommes dit pourquoi pas nous… L’idée d’accueillir des personnes appartenant à un réseau dont nous nous sentons a priori proches, et international de surcroît, nous plait. Tout comme celle de voir notre lieu envahi de têtes nouvelles le temps de neuf jours pour réfléchir, ripailler, jardiner, échanger… Nous sommes curieux et curieuses de rencontrer des genTEs qui se posent les mêmes questions que nous dans d’autres contextes nationaux et d’autres environnements (villes…). Nous avons aussi envie de confronter les personnes qui vivent autour de nous et qui sont impliquées de multiples pratiques alternatives avec d’autres façons d’agir, plus offensives et moins tournées vers les institutions.

Mais, après quelques discussions, plusieurs d’entre nous ont émis des réserves quant à la pertinence pour le local d’un événement parachuté, à la quantité d’énergie à mobiliser alors que le mois d’août est déjà bien chargé à la campagne, au grand nombre de personnes (pas le temps de rencontrer les gens, empreinte écologique sur le lieu), au risque d’accueillir un énième campement cherchant à lier action/réflexion/autogestion pour finir en kermesse militante…

Nous avons donc cherché comment faire se rejoindre les préoccupations locales, celles de l’AMP et les capacités d’accueil du lieu.

Notre proposition

Nous proposons donc d’accueillir une trentaine de personnes au moment des conférences décentralisées, des personnes qui soit vivent des expériences proches des nôtres et avec qui beaucoup de sujets de discussions viendront spontanément (éducation des enfants, accès au foncier, etc.), soit sont intéressées par les deux thèmes suivants :

Les 9 jours seraient préparés, tant sur le plan politique que logistique, par un collectif organisateur comprenant des habitants et des habitantes de la région autres que ceux et celles de Bellevue. Nous projetons de travailler localement ces thèmes en amont de la rencontre et d’ouvrir les discussions aux personnes du coin intéressées.

Le détail reste à préciser mais de manière générale, de larges plages seront consacrées à la participation à la vie du lieu (pain, jardin, marchés, construction, accueil des voisins, visites des voisines…)

Sauf exception, l’hébergement se ferait en camping.

Nous aimerions que la rencontre soit gratuite et tacherons d’œuvrer en ce sens.

Demandes

Nous recherchons tout document en rapport avec les thèmes proposés.

N’ayant pas de contacts avec des personnes vivant des expériences similaires à l’étranger, nous avons besoin d’aide pour les trouver.

Attention : la tenue de ces rencontres sera conditionnée par la création d’un collectif local organisateur.


BELLEVUE - EN


2006, May the 3rd, Hello,

This message is from Bellevue Collective (central France). You may have heard that the PGA European Conference, that will take place in France, will be decentralised the first nine days (august 19th –28th). Our collective has proposed to welcome one of these decentralised meetings. In order to launch the process we have written a sort of first invitation to present ourselves and what we propose. In other words : who we are, why we would be pleased to welcome people from the PGA network and how we roughly imagine the organisation and the contents of the meeting. Things will become clearer in the next few weeks (topics, logistics…). We will keep you informed. If you are already interested in our proposal, do not hesitate to contact us :

Bellevue 23 340 Faux-la-Montagne +33 (0)5 55 67 95 26 bellevue at no-log.org

Loïc from and for Bellevue


Presentation of Bellevue

We are a collective of seven adults and two babies. We have been living in a farm located on Le Plateau de Millevache (700m alt., Limousin, central France) for one year. Some of us grew up in cities, others in the countryside.

The forests that cover the surrounding hills once sheltered one of the first units of the French Resistance during World War II. Fifty years ago, the teacher of a nearby village refused to serve when he was drafted for the War in Algeria. The war memorial in another village is one of the few pacifist memorials in France : after World War I people decided to engrave “Maudite soit la guerre” (“Damned be war”) on it. Since then, it’s said that people here do not allow themselves to be pushed around. Since the seventies, people have regularly come from cities to settle in this land and try out more autonomous ways of life : shared bulk buying, self-built housing, alternative press, organic farming, cooperative sawmill, diverse sorts of non-monetary exchanges (swap, bartering…), etc.

We are interested in the spirit of these practices for its political content, even if this content is not explicitly stated. The social networks associated with these practices have also been a great help to us in settling in the area.

We draw from it, as we feed it, something to enforce our collective project : we are beginning to obtain autonomy with respect to the capitalist system and the state. For many reasons, the countryside is an appropriate place for this ; so we came here. More than food self-production (in the farm there are currently seven goats, four beehives, rabbits and poultry, a big vegetable garden, a bread oven and some of us want to start cow-milk production), we also need to organise on a larger scale for everything that is more difficult or less interesting to produce at home such as clothes, means of transport, books… While necessary, this quest for material autonomy is not for us an end in itself. In variable proportion according to individuals in the collective, the objective is (1) to dismantle the capitalist system, (2) to make it possible to build a life free of the constraints imposed by our integration with the capitalist economic system and by conformity to State rules, (3) to create appropriate conditions in order to free ourselves from reasoning and behaviour embodied by years of education. We have thought out our internal organisation in order to limit personal specialisations and to favour sharing of skills and knowledge. The collective’s members rotate the daily tasks (milking the goats, washing up, account keeping, yoghurt and bread making, etc.). Decisions are made by consensus during weekly meetings.

Our move to the countryside is not only politically motivated. It is also a result of discontent about town life : primarily concern about pollution and lack of space. Some of us like to say that concrete is an insulator ; it cuts those who live in it off from the source of their means of subsistence (energy, food…). They add that town is not appropriate for life. Our countryside is also a place where there is space to live and a community spirit to make a better life. The way we choose to live allows those who want to, to find a rhythm and a pace of life that suites them. They can fully feel spring starting up and the pause announced by the arrival of winter.

Having said this, many questions still arise. Among them : How do we organise the relationships between individuals, pairs and the collective ? What education for the kids ? How to get the necessary money without the constraints imposed by the outside world ? How to exchange without trading with people close to us ? How to balance between our will to avoid personal specialisation on one hand and to ensure quality and continuity in things we do on the other hand ?

Motivations and initial reservations about welcoming a PGA decentralised meeting

When we learnt that the PGA French network was looking for places to welcome the decentralised part of the PGA European Conference, we thought “why not us ?”… We like the idea of welcoming people who belong to the international PGA network. We also like the idea of having our place invaded by new people for nine days, to think, party, garden, exchange… We are curious to meet people who wonder about the same topics as us in other national contexts, other environments (towns…). We would at least like for people living around us, and who are involved in many alternative practices, to learn about other ways of achieving goals – methods that are more confrontational and less orientated towards institutions.

However, after several discussions, some of us questioned (1) the local relevance of the event, (2) the amount of energy required considering that the month of August is overloaded in the countryside, (3) the huge number of people (no time to meet people, ecological impact on the place), (4) the risk of welcoming yet another camp whose stated mission is to link action/reflection/self-organisation but which ends up as a fair for activists….

We have in the end decided that the benefits of welcoming a PGA meetings would be enormous, and that we will simply do our best to integrate PGA and local concerns, and to take into account the capacities of our farm.

Our proposal

We propose to welcome around thirty people during decentralised conferences, people who either live in similar ways to us – and so have many common questions (education of children, access to land…) – or are interested in one of the two following topics:

The nine days will be prepared, both on a political and on a logistical level, by a collective including local people. This collective will work on these topics before the meeting and will open the discussion during the meeting to locals.

The details still need to be worked out, but a large part of these nine days will be devoted to taking part in Bellevue rural daily life (to make and bake bread, to garden, to build, to welcome or visit the neighbours…).

Except if there are special needs, accommodation will be camping.

We will do our best to guarantee that the meeting will be free or very cheap.

Requests

We are looking for documents about the proposed topics. We have no contact with people living the same experience as ours abroad, so we need help in finding them if there are some!


BELLEVUE - PT

Apresentação de Bellevue (Boavista)

Somos um colectivo de sete adultos e duas crianças. Vivemos desde há um ano numa quinta no Plateau de Millevaches (região de Limoges, França). Alguns de nós cresceram na cidade, outros no campo.

As florestas que cobrem as colinas nos arredores albergaram, durante a ocupação alemã (ou a 2ª guerra mundial), os primeiros “maquis” da Resistência. O professor da escola primária de uma aldeia vizinha recusou a mobilização para ir combater na guerra da Argélia e foi apoiado pelos habitantes. Numa outra aldeia, decidiram gravar no monumento aos mortos em combate a expressão “Maldita seja a guerra” Então começou a circular a ideia de que havia uma vontade própria e uma certa autonomia local. Desde há trinta anos que os “neo-rurais” se instalam na região e fazem experiências de autonomia: cooperativa de compras, circuitos curtos, construção das próprias casas, medias alternativos, agricultura biodinâmica, cooperativa de serração, sistema de trocas, etc. Consequentemente, existiam já um conjunto de práticas e um espírito que facilitaram a nossa instalação e cujas dimensões politicas e filosóficas, mesmo não explícitas, nos atraíram.

Sendo assim, a nossa contribuição tem como objectivo reforçar o modelo colectivo: evoluir para um processo de autonomia contra o sistema capitalista do Estado. Por múltiplas razões, o campo é por excelência um lugar propício para o nosso modelo. Além da autoprodução alimentar (hoje a quinta tem sete cabras, quatro colmeias, galinhas e coelhos, uma grande horta e um forno para cozer o pão), a questão é organizar a produção de artigos como vestuário, transportes, livros, cuja fabricação é difícil ou impossível. Embora necessária, esta procura de autonomia material não é para nós um fim em si. Em proporções variáveis, o objectivo do colectivo é destruir o sistema capitalista, construir um modo de vida (relações sociais, relação com a natureza, habitação) o mais independente possível dos condicionamentos ditados pelo sistema económico capitalista e do Estado, criar as condições favoráveis à libertação do pensamento e dos comportamentos condicionados pelo ensino oficial; numa palavra, transformar o indivíduo, a sua personalidade e a forma como se relaciona com os outros.

Construímos a nossa organização interna de modo a limitar a especialização das pessoas e favorecer a transmissão das competências e do saber. Assim os membros do colectivo fazem as tarefas da vida quotidiana em alternância (ordenhar as cabras, fazer a contabilidade, lavar a louça, cozinhar, fazer o iogurte e o pão…). As decisões são tomadas colectivamente, em reuniões semanais.

A nossa instalação no campo não tem só motivações politicas. Foi também por estarmos saturados da vida citadina: a agressão física das poluições diversas e a falta de espaço. Alguns aqui gostam de lembrar que o betão é um isolador; afasta os habitantes da origem dos modos de subsistência (energia, comida…). Lembram também que a cidade não é propícia à vida. O campo é também um sitio onde há espaço para agir e uma tradição de ajuda para fazer ainda melhor. Ao tomarmos a decisão de morar aqui permitimos aos que querem encontrar um ritmo de vida (que é o da natureza...), por exemplo, sentir plenamente a chegada do Verão e a pausa anunciada pela chegada do Inverno.

Dito isto, ficam ainda muitas questões por resolver. Por exemplo: Como articular as relações indivíduo / casal / colectivo ? Qual o espaço de educação para as crianças ? Como obter o mínimo de dinheiro necessário com o mínimo de condicionamentos impostos pelo exterior ? Como trocar sem calcular com as pessoas que nos rodeiam? Qual é o ponto de equilíbrio entre a nossa vontade de evitar a especialização das pessoas por um lado e manter a qualidade e a continuidade do que fazemos por outro?

Motivações e reservas para a recepção de uma conferência descentralizada da AMP

Quando soubemos que a rede francesa do AMP estava à procura de sítios para acolher o as reuniões descentralizadas da conferência europeia do AMP, pensámos “porque não nós?”

A ideia de receber pessoas pertencendo a uma rede da qual pensamos estar próximos, e além disso internacional, agrada-nos. Tal como a ideia de ver a nossa zona cheia de caras novas e curiosas durante nove dias para reflectir, regalar-se, fazer jardinagem, trocar ideias... Temos curiosidade em encontrar pessoas que colocam as mesmas perguntas que nós noutros contextos nacionais e noutros meios (cidades, …). Temos também vontade de encontrar pessoas que vivem à nossa volta e que estão implicadas em práticas alternativas diversas, com outras formas de acção, menos pacíficas e menos conformes com as instituições.

Mais, depois de várias discussões, alguns de nós têm dúvidas quanto à pertinência dum tal evento para o local, dado a quantidade de energia a mobilizar (no mês de Agosto há já muitos trabalhos a fazer no campo), a número de pessoas a receber (não haverá tempo para verdadeiros encontros, quais serão as consequências ecológicas no terreno), o risco de receber um campismo excessivo, arriscando-nos a que o evento comece com uma acção/reflexão/autogestão e derive para uma quermesse militante…

Então procurámos conciliar as preocupações locais, as do AMP e a capacidade de acolhimento do local.

A nossa proposta

Propomos portanto receber trinta pessoas durante as conferências descentralizadas, pessoas que têm vivências próximas das nossas e com quem as questões virão espontaneamente (educação das crianças, acesso à terra…) ou pessoas que estão interessadas nos temas seguintes:

Os nove dias foram preparados, tanto no plano politico como logístico, por um colectivo organizador com os habitantes da região além dos membros de Bellevue. Projectamos trabalhar localmente esses temas antes do encontro e abrir as discussões às pessoas que vivem na região e que estão interessadas.

De uma maneira geral, a vida local (pão, jardinagem, mercados, construção, recepção dos vizinhos, visita aos vizinhos…) ocupará uma grande parte desses dias.

O modo de alojamento será o campismo.

Queremos que o encontro seja gratuito e vamos fazer o necessário nesse sentido.

Pedidos

Procuramos documentos relacionados com os temas propostos.

Não temos os contactos das pessoas / grupos com experiências similares no estrangeiro, precisamos de ajuda para os encontrar.

Atenção: Para que esses encontros sejam possíveis será necessário passar por um colectivo local.

BELLEVUE - IT

Presentazione di Bellevue

Siamo un collettivo di sette adulti e due bambini. Abitiamo da un anno in una fattoria sull'altipiano di Millevaches (Limousin, Francia). Alcuni e alcune di noi sono cresciuti in città, altri in campagna.

Le foreste che coprono le colline che ci circondano hanno accolto i primi partigiani della Resistenza. Il maestro di un paese vicino ha rifiutato di arruolarsi per la guerra in Algeria ed é stato sostenuto da tutto il paese. In un altro paese dei paraggi gli abitanti hanno deciso di incidere "Maledetta sia la guerra" sul monumento ai caduti. Allora abbiamo capito che qui la gente resiste. Da trent'anni dei neo-contadini vengono qui ad installarsi per sperimentare su queste terre delle pratiche di autonomia: cooperative di aquisti, autocostruzione, media alternativi, agricoltura bio-dinamica, cooperative di segherie, baratti di tutti i generi, ecc.. Insomma un insieme di pratiche e una disposizione d'animo che hanno facilitato il nostro insediamento e che ci hanno interessato per la dimensione politica, ovvero la visione del mondo che esse implicano, pur restando talvolta tra le righe.

Da qui attingiamo, alimentandola, l'energia per il nostro progetto collettivo: innescare un processo autonomo rispetto al sistema capitalista e allo stato. Per un sacco di ragioni la campagna s'é rivelata il posto giusto; per questo ci siamo restati o venuti. Oltre all'autoproduzione alimentare (pane, verdura, formaggi, miele,..) ci organizziamo anche per tutto quello che é più difficile o meno interessante da produrre da soli, come i vestiti, i trasporti, i libri.. Per noi questa ricerca di autonomia materiale, pur restando necessaria, non é un fine in sé. In proporzioni variabili a seconda delle differenti sensibilità delle persone del collettivo, gli obiettivi sono: distruggere il sistema capitalista; costruire una via (relazioni sociali, rapporto alla natura, habitat, ecc..) che sia il più possibile sgombra da quella costrizioni che ci impongono di integrarci al sistema economico capitalista e di conformarci all'ordinamento statale; uscire dai ragionamenti e dai comportamenti assorbiti in anni di "educazione" al fine di trasformare se stessi e il proprio rapporto con gli altri.

Abbiamo strutturato la nostra organizzazione interna in modo da limitare la specializzazione delle persone e incentivare la trasmissione di competenze e conoscenze. In questo modo ogni membro del collettivo si prende carico a rotazione di tutte le mansioni della vita quotidiana (pascolare le capre, fare la contabilità, lavare i piatti, fare lo yogurt, il pane..). Le decisioni vengono prese collettivamente durante le riunioni settimanali.

Il nostro insediamento in campagna non ha solo motivazioni politiche: non ne possiamo più della città! Soprattutto dell'aggressione fisica dell'inquinamento e della mancanza di spazio. A qualcuno qui piace definire il cemento "isolante": separa le persone dalla fonte dei mezzi di sostentamento (energia, nutrimento..). Aggiungono anche che la città non é consona alla vita. La nostra campagna é anche un luogo dove c'é abbastanza spazio per fare e dove una lunga tradizione di solidarietà ci porta a fare ancora meglio. Il modo che abbiamo scelto per abitarla permette a chiunque ne abbia intenzione di distendersi e cogliere appieno la spinta della primavera e la pausa annunciata dall'arrivo dell'inverno.

Detto questo, ci restano ancora delle domande. Tra le altre: quale articolazione individuo/coppia/collettivo? Quale posto e quale educazione per i bambini? Come ottenere un minimo di entrate necessarie con il minimo di costrizioni imposte dall'esterno? Come attuare scambi estranei alla logica del calcolo con le persone che ci stanno vicino? Quale equilibrio é possibile tra la volontà di evitare la specializzazione e quella di assicurare un la qualità e la continuità delle nostre attività?

Motivazioni e riserve sull'accoglienza di una conferenza decentralizzata dell'AMP

Quando abbiamo saputo che la rete francese dell'AMP cercava degli spazi che accogliessero la parte decentralizzata della conferenza europea dell'AMP ci siamo detti: perché no..Ci piace l'idea di accogliere delle persone appartenenti a una rete internazionale di cui ci sentiamo simpatizzanti, così come ci piace quella di vedere i nostri spazi invasi per nove giorni da nuove teste con cui poter condividere riflessioni, feste, attività di giardinaggio, scambi vari.. Siamo curiosi di incontrare delle persone che si pongono le stesse nostre domande in contesti diversi ( città, altri Paesi,..). Abbiamo anche voglia di confrontarci con persone della zona impegnate in pratiche alternative di taglio differente dal nostro, più offensivo e meno attento alle istituzioni.

Ma dopo qualche discussione più di uno tra di noi ha espresso delle riserve rispetto alla pertinenza di un evento "esterno" con le dinamiche locali, alla quantità d'energie da mobilizzare (agosto in campagna é un mese carico di lavoro), al gran numero di persone che parteciperanno (non si avrà il tempo di incontrarsi, impatto ecologico sul territorio), al rischio di ospitare un ennesimo accampamento che cerchi di far coincidere azione/riflessione/autogestione per poi finire in una "sagra militante"..

Abbiamo quindi cercato di di accordare le preoccupazioni locali, quelle dell'AMP e le capacità di accoglienza del luogo.

La nostra proposta

Proponiamo perciò di accogliere una trentina di persone nel periodo delle conferenze decentralizzate, qualcuno che viva delle esperienze simili alle nostre e con il quale possano spontaneamente sorgere argomenti di discussione (educazione dei bambini, accesso ai fondi, ecc..), o qualcuno che sia interessato ai seguenti temi:

I 9 giorni saranno organizzati, sia sul piano politico che su quello logistico, da un collettivo che comprende, oltre agli abitanti di Bellevue, altri abitanti della regione. Abbiamo intenzione di affrontare a livello locale queste tematiche prima dell'incontro, proponendole alla gente della zona che mostri interesse.

I dettagli restano ancora da precisare, a grandi linee delle aree spaziose saranno consacrate alla partecipazione alla vita quotidiana del posto (pane, potaggio, mercato, costruzioni, accoglienza dei vicini, visite ai vicini..)

Salvo eccezioni ci si sistemerà in campeggio

Desideriamo che l'incontro sia gratuito perciò ci sforzeremo di lavorare in questa direzione

Richieste

Cercheremo tutti i documenti necessari per affrontare le tematiche proposte.

Non avendo contatti con persone che stanno vivendo esperienze simili all'estero, abbiamo bisogno d'aiuto per trovarle.

Attenzione: quest'incontro sarà gestito e orientato da un collettivo organizzatore creato per l'occasione

STAMP: Lieux/Limousin (dernière édition le 2008-12-19 18:59:41 par anonyme)